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De l’ombre à la lumière : le parcours d’exilés LGBT russes

Alisa PodgurskaiaPar Alisa Podgurskaialundi, 07 avrilMise à jour:lundi, 07 avrilAucun commentaire17 Min Temps de lecture
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Une manifestation de militants LGBT en Russie en 2017 ©Alexei Kouprianov
Une manifestation de militants LGBT en Russie en 2017 ©Alexei Kouprianov
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Au XXIᵉ siècle, il est difficile d’imaginer qu’un symbole aussi joyeux que l’arc-en-ciel, devenu un emblème de diversité, d’unité et de fierté, puis un symbole de visibilité, de soutien et de droits pour la communauté LGBT+, puisse être interdit. Pourtant, en Russie, pays situé entre l’Europe et l’Asie, cette réalité est devenue incontestable.

Le 30 novembre 2023, la Cour suprême de la Fédération de Russie a reconnu le «Mouvement international public LGBT » comme une organisation extrémiste et l’a interdit. En 2022, le Parlement russe a renforcé l’interdiction de la « propagande » des relations homosexuelles, étendant ainsi la loi de 2013, qui limitait auparavant cette propagande uniquement aux mineurs.

Pourtant, il fut un temps où la Russie offrait un espace de liberté, même limité, pour les communautés sexuelles diverses — une époque que nous aborderons plus loin.

Cet article explore les parcours de trois membres de la communauté LGBT+ russe ayant trouvé refuge en France. Leurs histoires, qu’elles résultent d’un exil forcé ou d’un choix délibéré, illustrent les défis auxquels sont confrontées les personnes LGBT+ russes en exil.

L’histoire de Sergueï, passionné de design et de mode, pour qui déménager à Paris a ouvert de nouvelles opportunités et de nouvelles façons de les atteindre, élargissant ainsi son monde.

Quel était votre parcours académique et professionnel en Russie?

J’ai étudié dans une classe de cadets près de Kaliningrad, où je portais constamment l’uniforme. La charge de travail était bien plus lourde que dans une école ordinaire. À 18 ans, j’ai déménagé à Kaliningrad et j’ai tenté d’intégrer la filière design, mais n’ayant pas obtenu le nombre de points requis, je me suis orienté vers une autre spécialisation, simplement pour éviter le service militaire. J’ai choisi la spécialisation de technicien en cuisine et pâtisserie et j’ai travaillé pendant trois ans dans la restauration.

À quel moment avez-vous compris qu’il fallait quitter le pays?

Je n’ai jamais voulu partir, car ma famille est là-bas. C’était le 7 janvier 2024. Je me souviens que ce jour-là, ma mère est rentrée du travail, elle travaillait à l’hôpital en horaires de garde. Nous étions assis ensemble, et la conversation a souvent dérivé vers le sujet de l’armée, de l’obligation de s’y engager.

Nous avons également évoqué mon ami Roma, qui est aussi gay. Il est parti en France durant l’été 2023. Beaucoup de facteurs ont influencé ma décision : la montée de la haine, mon désaccord avec la guerre, les lois en vigueur. 

Je me souviens que, pendant mes années de lycée, lorsque je vivais en foyer, chaque sortie de ma chambre était accompagnée de moqueries, de cris et de bousculades. On versait de l’acide sur ma porte, ils ont essayé de me pousser dans les escaliers, ils ne me laissaient pas utiliser la cuisine, les toilettes ni la salle de bain. Ils criaient constamment, lançaient des objets, m’insultaient et colportaient des rumeurs.

Cela a eu un impact très négatif sur ma santé mentale. Dès que j’en ai eu l’occasion, j’ai déménagé et commencé à vivre avec mes amis gays à Kaliningrad. Après cela, j’ai développé une dépression et des crises de panique, car je ne me sentais pas en sécurité et j’étais dans l’anticipation constante d’une catastrophe, après presque un an et demi de vie en foyer. C’était une question de survie.

En réalité, je n’aurais pas pris cette décision si ce n’était ma mère qui me l’avait suggérée, ce qui peut paraître surprenant. Après tout, elle n’avait pas accepté mon identité différente quand j’avais 14 ans. Nous étions assis, elle a évoqué l’armée, et j’ai pleuré. J’ai raconté que Roma était parti. Et elle a suggéré que peut-être je devrais essayer de préparer les documents.

Qu’est-ce qui a été le plus difficile durant les premiers mois après votre arrivée?

Je n’avais jamais voyagé à l’étranger avant cela. Peut-être, à cause du stress, je n’ai pas ressenti d’effet “waouh” en arrivant à Paris. Je comprenais que je n’étais pas en vacances dans un luxueux hôtel quatre ou cinq étoiles tout compris. Probablement que la chose la plus difficile au début a été de faire la queue à la préfecture. Mon niveau d’anglais est faible. J’avais très peur de me retrouver seul parmi une foule d’hommes au regard hostile.

Comment l’immigration a-t-elle affecté votre perception de vous-même ?

Je pense que je suis devenu moins réservé. Auparavant, je devais constamment réfléchir à ma posture, à mon apparence, me demandant si j’avais l’air efféminé ou non. Je craignais que cela n’entraîne de l’agressivité envers moi et mes proches. Ici, je me sens plus libre, plus ouvert. Je ne dirais pas que j’ai appris à m’aimer davantage, mais j’ai probablement gagné en confiance.

Comment évaluez-vous la situation des personnes LGBT en Russie aujourd’hui et leur avenir dans le pays ?

J’ai des amis gays, bisexuels et transgenres, et j’ai très peur pour eux, car littéralement, il suffit que quelqu’un regarde par la fenêtre et écrive une dénonciation pour que leur vie soit brisée. C’est pourquoi je ressens une grande anxiété pour eux. Je reste en contact avec eux, mais certains sujets ne sont pas abordés dans nos conversations en ligne.

Quel conseil donneriez-vous à ceux qui envisagent de partir ? Doivent-ils avoir peur ?

Je pense qu’il n’est jamais trop tard pour commencer une nouvelle vie. Il vaut mieux endurer un peu de difficultés pour ensuite vivre mieux. Sans sacrifices, il n’y aura pas de résultat, et la liberté en vaut la peine.

De la survie à la liberté : l’histoire de Karolina en quête d’elle-même en France

Qu’est-ce qui vous a poussée à quitter la Russie pour la France ?

Je suis venue ici avec ma famille en 2019 et nous sommes simplement tombés amoureux de ce pays, notamment de la mentalité des gens. Ensuite, ma mère et mon frère ont été les premiers à s’installer en France en 2022.

Quant à moi, l’idée de partir m’est venue juste après avoir obtenu mon diplôme de BTS en programmation des systèmes informatiques en 2023. À l’origine, c’était principalement à cause de la guerre en Ukraine. Ma mère est ukrainienne, mon père est tatar, et j’ai un acte de naissance ouzbek, mais un passeport russe.

Et bien sûr, il y avait aussi les lois, d’abord sur la « propagande LGBT », puis l’interdiction totale de tout ce qui est lié à la communauté LGBT. Je me souviens des humiliations que je subissais au collège de la part d’une professeure à cause de mon orientation sexuelle.

Mes camarades refusaient de me parler, m’insultaient, me faisaient pleurer. Un jour, devant toute la classe, elle a dit : « Tu as un problème mental, il est temps d’aller à l’hôpital psychiatrique, parce que si tu aimes les filles, ce n’est pas normal. Tous tes camarades auront une famille, et toi ? Qu’est-ce que tu pourras construire avec ta copine ? Rien du tout, c’est écœurant. » Après cela, j’ai dû demander de l’aide à des psychologues.

Comment votre vie quotidienne a-t-elle changé depuis votre déménagement ?

Ma vie quotidienne a changé de manière incroyable. En Russie, je vivais littéralement dans la survie. Maintenant, je m’en rends compte, mais je ne l’avais pas compris à l’époque. C’est-à-dire que j’étudiais, je travaillais, et je n’avais même pas assez d’argent pour acheter des vêtements, encore moins des appareils électroniques. Je devais toujours économiser. Ici, le niveau de vie est beaucoup plus élevé. Je peux me permettre d’aller au musée, au théâtre, car c’est gratuit. Je peux aussi me permettre différentes expositions, événements, activités sportives.

Et il y a aussi de l’aide avec des paniers alimentaires. Ce que je n’aime pas, cependant, c’est que selon le département, selon la région, les conditions sont très différentes. Pourquoi, dans une région, les gens peuvent recevoir seulement 100 euros pour les mêmes cours de français, alors que dans un autre département, dans une autre région, les gens reçoivent 550 euros ou plus pour les mêmes cours de la même organisation ? C’est injuste. Bien que la devise de la France soit liberté, égalité, fraternité.

Quelles différences culturelles inattendues vous ont surprise ?

​Au début, il m’était difficile de m’adapter aux particularités culinaires, comme l’absence de sarrasin ou de tvorog (fromage blanc). Je suis arrivée ici en pensant que les restaurants étoilés Michelin seraient une expérience exceptionnelle, mais il semble que j’avais des attentes très élevées.

De plus, j’ai toujours préféré la cuisine russe. Ce qui m’a également surprise, c’est que les Français sont très lents, calmes et toujours détendus.

En Russie, dans ma ville de Voronej, les gens sont très tendus, stressés, toujours pressés avec des visages fermés. À Moscou, c’est encore plus évident, tout le monde court et est pressé. À Paris, même si je suis en retard de 5 minutes pour un rendez-vous chez le médecin, il peut aussi être en retard de 15 minutes.

Qu’est-ce qui a été le plus difficile émotionnellement après votre déménagement ? 

Émotionnellement, après mon déménagement, ce qui a été le plus difficile a probablement été d’accepter le fait que je ne reviendrai probablement jamais. Ou si je retourne en Russie, ce ne sera pas de sitôt.

C’est une prise de conscience que là-bas se trouvent mes amis, que j’y ai passé toute ma vie, que tous mes souvenirs y sont. C’est simplement la prise de conscience que oui, bien sûr, je cherche une vie meilleure et que mon avenir est ici, mais on ne peut pas oublier le passé.

Et il y a aussi les préoccupations sur la façon de m’accomplir ici, ce qu’il faut faire en priorité. Les pensées constantes que quelque chose ne va pas réussir, que peut-être il faut tout abandonner et repartir. Puis, mon humeur change à nouveau et je me réjouis d’être en Europe et je pense à des perspectives ou à l’avenir. Pour me distraire des problèmes et de la tristesse, la créativité m’aide beaucoup.

J’ai étudié à l’école d’art quand j’étais enfant, mais ensuite je suis entrée à l’école , j’ai abandonné le dessin, étudié et travaillé. En venant ici, j’ai recommencé à dessiner, à essayer de nouvelles choses pour moi, comme faire des bracelets, broder des imprimés sur des vêtements.

Avant, en Russie, je faisais ça aussi, mais je ne sais pas si c’est lié à la mentalité du pays en général, ou à certains individus, peut-être que ce sont simplement les personnes que j’ai rencontrées, mais on se moquait de moi, on disait que c’était trop infantile, que personne ne voudrait acheter ça, qu’il fallait que je grandisse et que je travaille au lieu de faire du dessin, etc.

Ici, je me suis sentie plus sûre de moi, j’ai rencontré beaucoup de gens créatifs, et cela me motive.Je n’arrive toujours pas à l’accepter, c’est très inhabituel, ici je peux vivre ouvertement, sans cacher mon vrai moi.

Sergueï Shikalov, un écrivain par un état d’âme, soucieux de préserver la diversité des relations internationales, scientifiques et culturelles au sein de l’université française.

Comment avez-vous su que vous étiez différent des autres?

Je crois que j’ai toujours su que j’étais un garçon étrange. Je l’ai su parce que c’est la société, c’est l’entourage qui me l’a fait savoir. Le voisinage, les parents, les proches, les amis m’ont toujours dit que j’avais des côtés étranges. Et disons que cette étrangeté, elle ne concernait pas que la sexualité, pas que les attirances.

Je trouve ça assez dommage parce que souvent lorsqu’on parle de la communauté LGBTQ+, les représentants et les représentantes de cette communauté sont souvent réduits à leur sexualité. Et en fait, on laisse de côté tout le reste.

Je ne m’inscrivais pas complètement dans les cases comportementales réservées aux garçons. Toutes les passions tournaient plus vers l’art ou bien l’envie de s’intéresser aux poupées Barbie, parce qu’on trouve que jouer aux poupées Barbie, c’est plus intéressant et plus fun et moins triste que jouer à la guerre, par exemple.

Quels ont été vos motifs pour votre déménagement en France, Sergueï?

J’ai toujours été francophile, grand passionné de la musique française, de la littérature française, des francophones en général, du cinéma français aussi.

C’est un pays que j’ai toujours aimé, dont je suis un citoyen aujourd’hui, j’en suis très fier, très heureux. J’ai commencé à apprendre le français relativement tard, c’est-à-dire à l’âge de 20 ans, peut-être 21 ans. Ça ne m’a pas posé trop de problèmes d’embrasser l’apprentissage de la langue de Molière, peut-être parce que j’ai toujours été très motivé et j’avais tout intérêt à avancer le plus rapidement possible pour pouvoir comprendre les livres et puis les chansons que j’aimais bien dans leur langue d’origine.

Donc, le premier motif, je crois que le motif viscéral, le motif à la fois conscient et inconscient, c’est parce que j’ai toujours voulu être en France. Mais c’est sûr que je pense que je n’aurais pas franchi le cap du déménagement si je n’avais pas de certitude professionnelle. C’est-à-dire que je ne serais pas parti en 2016 sans avoir la certitude de garder une autonomie financière et professionnelle et tout simplement humaine.

Y a-t-il eu des situations drôles ou amusantes à votre arrivée en France ? Y a-t-il quelques anecdotes dont vous vous souvenez avec une touche d’humour?

Oui, je pense que l’humour c’est quelque chose qui nous sauve des pensées néfastes, des quotidiens mornes et des journées moroses. Ce qui est souvent drôle lorsque tu dis que tu es Russe ou d’origine Russe, c’est certain qu’il y a une petite tendance de te prendre pour un ambassadeur du pays d’origine.

Jusqu’à te demander de rendre les comptes pour quelque chose qui a été fait, commis par ton pays d’origine, comme si tu étais le porte-parole du Kremlin. C’était toujours amusant parce que la réponse a toujours été que ce n’est pas à moi qu’il faut s’adresser, c’est au Kremlin. Je me souviens d’une histoire drôle, quand j’ai eu des discussions avec un ouvrier qui apprend que j’ai un compagnon qui doit venir faire des travaux à la maison. Je le sens interpellé par le fait que je ne serai pas à la maison, ce sera mon compagnon qui vous accueillera. Après, je sens ce monsieur assez bourru qui me dit que : “Vous savez j’ai des amis comme ça”.

Ça me fait marrer, mais c’était de la bienveillance de sa part. Pour lui, c’était exotique, mais il était plus dirigé par le sentiment de curiosité et d’exotisme que par autre chose. Mais moi, ça m’a fait rire.

En 2024, vous avez publié votre premier livre, Espèces dangereuses, dans lequel vous évoquez une période relativement libertaire en Russie pour tout le monde. Pourriez-vous en parler un peu plus ?

Il me semble que la Russie a connu une décennie assez libertaire pour tout le monde, y compris pour la communauté LGBTQI+. Et je parle typiquement des années Yeltsin, post-Perestroïka, et puis aussi des années 2000 jusqu’en 2010-2012, où s’il était impossible de vivre aisément, au sens strict du terme, sa sexualité, sa différence, son étrangeté, c’était tout de même possible.

C’est-à-dire qu’il ne fallait pas crier, il fallait se montrer plutôt discret, il ne fallait pas s’imposer, mais il était possible d’exister sans craindre des poursuites administratives ou pénales, judiciaires, toutes sortes de poursuites.

Tout simplement parce que les autorités n’étaient pas préoccupées par ce problème “moral”. Elles n’avaient pas encore eu le temps de reconnaître, de qualifier les relations entre les personnes de même sexe d’un fléau social. Il y avait d’autres préoccupations, il y avait plusieurs conflits nationaux, je parle des guerres en Tchétchénie, je parle de la menace terroriste qui planait sur la terre entière, pas que la Russie, mais bien sûr les Etats-Unis, ça a commencé par les Etats-Unis, et puis bien évidemment tous les attentats dans les villes russes.

Pour une fois j’ai trouvé que les autorités russes ont souhaité que le peuple soit préoccupé par un seul problème national qui rendrait tout le monde solidaire, et ce problème c’était le terrorisme. Et ce que je dis dans mon livre, lorsqu’on parle de terrorisme, le terrorisme ne fait pas de distinction entre la sexualité des uns et des autres. Tout le monde y passe, et lorsqu’on pleurait les victimes, les otages de la scène spectacle Nord-Ost, les attentats dans le métro, on pleurait toutes les victimes, sans faire la distinction entre hommes, femmes, ou hétérosexuels, ou homosexuels, ou travelos, ou transgenres..Donc oui, pendant un moment, il a été relativement possible pour la communauté LGBTQ+, d’exister dans les grandes villes en Russie.

Avez-vous ciblé un public précis pour ce livre?

En tout cas je ne voulais pas du tout écrire un roman de niche, c’est-à-dire accessible uniquement aux Russes qui se sentent mal vis-à-vis de tout ce qui était en train de se dérouler dans leur pays d’origine, ou bien pour les Français ou pour les francophones qui ont connu la Russie, l’idée c’était de démontrer le caractère universel des privations imposées, inculquées par les dirigeants, par les autorités publiques dans le monde entier.

Et l’idée c’était de démontrer le côté très très fragile de nos droits et de nos libertés et aussi faire découvrir une Russie peu connue à l’Occident. Je me rends compte que la plupart des Occidentaux dressent le portrait de la Russie grâce aux médias, surtout aux journaux, et les articles se ressemblent tous.

C’est souvent la misère, c’est souvent le malheur, c’est souvent l’absence de droits fondamentaux, c’est souvent des privations, comme si c’était un pays qui n’a jamais connu de joie, qui n’a jamais connu d’une période glorieuse, qui n’a jamais vécu d’espoir pour un avenir ensoleillé, ce qu’il faut, et je parle justement de cette période pour permettre aux lecteurs et aux lectrices occidentales de voir ce que c’était la Russie des années 2000.

Et aussi de s’arrêter et de penser, de se poser des questions, parce que je trouve qu’il y a des alertes rouges un peu partout dans le monde, et il y a des choses qu’il ne faut pas laisser passer. Parce qu’on a des pays qui sont considérés comme des pays avec des « démocraties avancées », et j’ai l’impression que les citoyens et les citoyennes de ces pays ont tendance parfois à penser que tout est acquis, et c’est irréversible. Par exemple les États-Unis, on est en train d’assister à un déclin terrifiant ayant lieu aux États-Unis, un pays qui est souvent cité comme le berceau de la démocratie du XXe et du XXIe siècle. 

Avez vous envie d’écrire d’autres livres ? 

Oui, j’ai toujours l’envie d’écrire, c’est au-delà de l’envie, c’est presque une nécessité, j’ai besoin d’écrire, j’ai l’impression. Je travaille actuellement sur deux textes,et j’ai un nouveau livre qui paraît en mai. Mais je continue toujours à exercer un autre métier parce qu’il y a plusieurs raisons. D’une part, pour moi, l’écriture, ça relève davantage de mes élans artistiques. C’est une activité que je ne peux pas qualifier de métier.

Après, je reste toujours impliqué dans le maintien et le développement des relations internationales, scientifiques et culturelles, aujourd’hui entre la France et le monde entier, parce que je tiens à préserver la diversité de toutes sortes. Je pense que le monde doit rester ouvert, que les échanges doivent se multiplier.Il ne faut surtout pas se refermer, se replier sur soi-même. 

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