Lundi dernier, un homme de 48 ans a été arrêté à l’aéroport de Stansted, dans le nord-est de Londres. Il a d’abord été interrogé dans le cadre des pouvoirs conférés par la loi britannique sur le terrorisme de l’an 2000, avant d’être formellement placé en garde à vue, cette fois pour des soupçons de participation à un complot visant à incendier des biens avec le but clair de mettre des vies en danger.
Ce nouvel élément s’ajoute à une affaire qui s’épaissit depuis plusieurs semaines. Trois autres hommes sont déjà poursuivis pour une série d’incendies ayant visé des propriétés en lien avec le Premier ministre britannique Keir Starmer. Les événements se sont déroulés dans le nord de Londres, à Kentish Town et à Islington, quartiers dans lesquels le chef du gouvernement possède ou a possédé des logements. Même sa voiture personnelle a été ciblée.
Les trois premiers suspects sont tous jeunes et originaires d’Europe de l’Est. Il s’agit de deux Ukrainiens, Petro Pochynok (34 ans) et Roman Lavrynovych (21 ans), et d’un homme possédant la double nationalité roumaine et ukrainienne, Stanislav Carpiuc (26 ans). Tous trois sont poursuivis pour des actes très graves : Lavrynovych pour trois chefs d’incendie volontaire avec mise en danger de la vie d’autrui, et les deux autres pour avoir planifié des incendies dans ce même but.
Ils doivent comparaître devant la cour criminelle de l’Old Bailey à Londres, et leur procès est fixé au mois d’avril prochain. À ce stade, ils n’ont pas encore officiellement plaidé, mais leurs avocats ont déclaré que leurs clients rejetaient les accusations.
Des incendies vraiment ciblés
La succession rapide des événements interroge. Le 8 mai, une voiture – autrefois propriété de Keir Starmer – a été incendiée dans une rue de Kentish Town. Quatre jours plus tard, une maison qu’il avait quittée avant de s’installer à Downing Street a elle aussi été visée. Le 11 mai, un troisième incendie s’est déclaré à Islington, à l’entrée d’un immeuble transformé en appartements, qui aurait aussi été lié à l’ancien lieu de résidence de Starmer.
À chaque fois, le schéma semble similaire : des incendies allumés de nuit, sur des lieux ayant un lien personnel fort avec le Premier ministre, même lorsqu’il n’y vit plus. Aucun blessé n’est à déplorer, mais les autorités prennent ces actes très au sérieux. Ils sont désormais étudiés dans le cadre d’un possible complot structuré, bien que les enquêteurs n’aient pas retenu les qualifications liées au terrorisme ou à l’espionnage.
Qui sont les suspects ?
L’un des aspects les plus surprenants dans cette affaire est le profil des individus mis en cause. L’un d’eux, Stanislav Carpiuc, s’est fait remarquer sur internet pour ses activités de mannequinat. Il serait apparu sur plusieurs réseaux sociaux dans des photos très soignées, posant comme un modèle professionnel. Cela intrigue : que viennent faire de jeunes hommes, apparemment sans passé judiciaire lourd, dans une affaire d’incendies criminels visant le Premier ministre britannique ?
Et surtout, comment ces personnes ont-elles obtenu des informations précises sur les domiciles actuels et passés de Keir Starmer ? Les lieux visés ne sont pas publiquement associés à lui dans les registres officiels. Cela suppose une connaissance personnelle ou un accès à des données privées.
Des hypothèses liées à ces incendies
Sur internet, les internautes se sont rapidement emparés de l’affaire. Deux explications circulent beaucoup, même si elles restent non prouvées.
La première, qui revient régulièrement sur les forums et les réseaux sociaux, repose sur une rumeur persistante autour de la vie privée de Keir Starmer. Certains avancent qu’il mènerait une double vie sentimentale, qu’il serait homosexuel sans l’assumer publiquement, et qu’il aurait fait appel à des escortes d’Europe de l’Est. Dans ce scénario, un différend ou une rupture mal vécue aurait déclenché un désir de vengeance chez certains de ces jeunes hommes. L’hypothèse pourrait expliquer la précision des cibles, leur profil et la motivation derrière des actes aussi risqués.
Cette idée, aussi délicate soit-elle, est nourrie par d’anciens articles de presse britanniques qui s’interrogeaient déjà sur la proximité entre Starmer et certaines figures du Parti travailliste, dont le philanthrope et ancien producteur Lord Waheed Alli. Ce dernier avait offert au futur Premier ministre la possibilité de séjourner dans l’un de ses appartements pendant plusieurs semaines, et lui avait également fait don de vêtements et de lunettes d’une valeur totale supérieure à 16 000 livres sterling. Ces dons, non déclarés immédiatement, ont ensuite été révélés et critiqués. Starmer a affirmé qu’il ne les accepterait plus désormais.
Bien entendu, être homosexuel n’a rien de condamnable, et encore moins en politique. Mais si des éléments de sa vie privée ont été cachés ou instrumentalisés, cela pourrait expliquer certaines rancunes ou formes de chantage. Dans ce cas, ces incendies seraient l’expression d’un règlement de compte personnel plutôt qu’un acte politique.
La seconde hypothèse, relayée cette fois par certains tabloïds britanniques comme le Daily Mail, fait intervenir un tout autre acteur : la Russie. Certains y voient une main étrangère, qui utiliserait des ressortissants ukrainiens pour s’en prendre indirectement à un chef de gouvernement occidental. L’idée paraît tirée par les cheveux, d’autant plus que l’un des suspects est également roumain, mais les journalistes évoquent le contexte géopolitique tendu entre Londres et Moscou. Aucun élément concret ne vient toutefois appuyer cette piste.
Un silence qui nous pousse à questionner certaines choses
Le flou qui entoure encore cette affaire laisse place à toutes sortes de spéculations. Ni la police ni les proches du Premier ministre ne donnent d’explication sur les motivations possibles des suspects. Ce silence, s’il est compréhensible sur le plan juridique, alimente les rumeurs et les fantasmes.
Le public britannique a récemment montré qu’il savait détecter les incohérences. On se souvient du cas de la princesse Catherine, où des utilisateurs de réseaux sociaux avaient remarqué que plusieurs photos officielles étaient retouchées, bien avant que le palais ne reconnaisse un souci de communication. Le manque de transparence crée une atmosphère propice aux interprétations les plus variées.
Une affaire suivie de près
La suite judiciaire s’annonce longue. Les suspects doivent comparaître en octobre pour plaider coupable ou non, et leur procès est fixé à avril 2026. D’ici là, les enquêteurs devront préciser s’il s’agit d’un complot organisé, d’une vengeance personnelle, ou d’un simple enchaînement de coïncidences violentes.
L’arrestation du quatrième suspect à l’aéroport pourrait aussi permettre de mieux comprendre les liens entre les différents hommes. Est-il un complice ? Un exécutant ? Quel était son rôle exact ? Pourquoi se trouvait-il à Stansted ? Fuyait-il le pays ?