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Novak Djokovic, un champion en fin de parcours sportif

Andrei MirceanuPar Andrei Mirceanusamedi, 07 juinAucun commentaire6 Min Temps de lecture
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Djokovic, lors de son dernier match contre Jannik Sinner
Djokovic, lors de son dernier match contre Jannik Sinner
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Ce vendredi 6 juin, Novak Djokovic a été physiquement et mentalement mobilisé pour un affrontement de haut niveau à Roland-Garros, où il a perdu contre Jannik Sinner, numéro un mondial, en demi-finale.

Mais, même s’il a perdu, il s’efforce de se concentrer sur un autre sujet : son pays, la Serbie.

Djokovic, haï des politiques serbes

Djokovic, adulé depuis des années pour ses exploits tennistiques et considéré comme l’un des plus grands joueurs de l’histoire, est aujourd’hui pris pour cible par une partie de l’élite politique serbe.

Ce retournement de situation paraît difficile à croire, surtout lorsqu’on se souvient de la proximité qu’il a longtemps entretenue avec le président Aleksandar Vučić et ses soutiens. Le climat a pourtant basculé il y a plusieurs mois, lorsqu’une large partie de la jeunesse serbe a commencé à descendre dans la rue pour exprimer son exaspération, en novembre dernier, à la suite de l’effondrement meurtrier de la gare de Novi Sad, qui a coûté la vie à seize personnes.

La catastrophe a réveillé une colère longtemps contenue, alimentée par des années de malversations, de gestion opaque et d’indifférence affichée par les responsables publics. Très vite, les manifestations ont pris de l’ampleur, et le mouvement s’est transformé en un rejet plus large des pratiques du pouvoir en place. C’est dans ce contexte brûlant que Djokovic a décidé de ne pas rester silencieux.

En décembre, il publie sur X (ex-Twitter) un message qui tranche avec la prudence habituelle des grandes figures du sport. Il y défend clairement la jeunesse mobilisée dans les rues : « En tant que personne qui croit en l’énergie des jeunes et en leur désir de construire un avenir meilleur, je pense qu’il est important d’écouter leur voix. Les jeunes instruits sont la plus grande force de notre pays. Nous avons tous besoin de compréhension mutuelle et de respect. Je suis avec vous. »

Un avenir politique pour la star du tennis?

Quelques semaines plus tard, en plein Open d’Australie, il fait un geste fort, impossible à ignorer : sur la vitre d’une caméra, là où les vainqueurs signent habituellement leur nom, il inscrit quelques mots en hommage à Sonja, une étudiante tuée par une voiture alors qu’elle participait à une manifestation pacifique à Belgrade.

Interrogé ensuite par la presse, Djokovic décrit ce drame comme « une grande défaite pour la société serbe ». Il confie également son souhait de voir ses enfants grandir en Serbie, et espère que ceux qui sont partis à l’étranger puissent un jour rentrer y vivre. Il s’affiche en conférence de presse avec un sweat-shirt sur lequel on peut lire : « Les étudiants sont des champions », puis publie sur Instagram deux photos de la grande manifestation du 15 mars à Belgrade, accompagnées du commentaire : « Historique, magnifique. »

Cette série de prises de position, cohérentes et assumées, a provoqué une réaction violente de la part du pouvoir et de ses relais médiatiques. Le tabloïd Informer, connu pour ses accointances avec le régime, l’a accusé de soutenir des mouvements violents et de participer à une tentative de déstabilisation orchestrée depuis l’étranger. Le site Direktno relaie ces attaques, en liant Djokovic aux fameuses « révolutions de couleur », souvent évoquées par les régimes autoritaires pour discréditer les mouvements de contestation populaires. Lors d’un événement officiel, son nom a même été retiré au dernier moment d’une lettre d’enfant lue publiquement par Aleksandar Vučić. On y a préféré celui de Nikola Jokić, star de la NBA, jugée moins gênante politiquement.

Djokovic envisage-t-il, après sa carrière, de s’impliquer plus activement dans la vie publique? L’hypothèse n’est pas aussi farfelue qu’elle en a l’air. Avec ses cent titres, dont un record absolu de 24 victoires en Grand Chelem, son statut dépasse largement les frontières du sport.

En Serbie, il incarne depuis longtemps la fierté nationale : un symbole de réussite, d’excellence et de fierté nationale. Même s’il a parfois divisé, notamment par son refus de la vaccination pendant la pandémie ou certaines prises de position nationalistes, il a toujours gardé une stature que ni le pouvoir ni l’opposition ne peuvent ignorer.

Le journal Nova, proche de l’opposition, analyse ainsi son nouveau rôle : « Même si le pouvoir tente d’effacer Djokovic de ses discours, il reste profondément ancré dans l’histoire du pays et dans le cœur de la population. Le double qu’il joue aujourd’hui avec la jeunesse est peut-être plus important encore que ses performances sur le terrain. » Il y a dans cette phrase une reconnaissance implicite : ce que Novak Djokovic incarne aujourd’hui dépasse le simple cadre du tennis.

Djokovic doit penser à s’éclipser

Et justement, sur le terrain, les questions autour de son avenir se font plus pressantes. Après sa défaite face à Jannik Sinner en demi-finale de Roland-Garros, le champion serbe a laissé entendre qu’il pourrait bien s’agir de son dernier match dans ce tournoi. « Je ne sais pas. Peut-être que c’était la dernière fois que je jouais ici. C’est pour cela que j’étais un peu plus ému en quittant le court », a-t-il confié. Avant de saluer longuement le public du court Philippe-Chatrier, de toucher la terre battue comme pour dire adieu.

À 38 ans, Djokovic reste extrêmement compétitif. Mais le poids des années commence à se faire sentir, et les blessures sont plus fréquentes. Interrogé sur son état physique, il a reconnu qu’un problème musculaire l’avait gêné pendant le tournoi, sans pour autant l’empêcher de jouer. « Ce n’était pas un vrai handicap, mais ce type de douleur ne disparaît pas avec les matchs à rallonge. »

Il n’a pas annoncé de retraite immédiate. Son objectif reste intact : devenir le joueur le plus titré de tous les temps en Grand Chelem. Il lui manque un titre pour dépasser Margaret Court et ses 24 trophées. Wimbledon, son tournoi fétiche depuis l’enfance, pourrait représenter sa meilleure chance. Il y compte sept victoires, et l’édition 2025 commence fin juin. « Je vais tout faire pour être prêt », a-t-il déclaré, avant d’ajouter : « À ce stade de ma carrière, je ne sais jamais vraiment ce que demain me réserve. Mais je continue d’avancer. »

L’US Open est aussi dans ses plans, mais au-delà de ces deux tournois majeurs, il n’a donné aucun détail. Le reste du calendrier pourrait être allégé, voire abandonné. On sent chez lui une forme de fatigue, pas seulement physique, mais peut-être existentielle, comme si un chapitre était en train de se refermer.

Jannik Sinner, son vainqueur du jour, a lui-même exprimé un certain trouble en entendant Djokovic évoquer un éventuel adieu. « J’espère que ce n’est pas vrai. Je pense que le tennis a encore besoin de lui. Mais il a dit ‘peut-être’, donc on ne sait jamais. »

Cela fait 21 années de suite que Novak Djokovic joue à Roland-Garros. Il y a remporté trois titres : en 2016, 2021 et 2023. L’année dernière, il a même remporté une médaille d’or olympique, un trophée longtemps hors de sa portée, sur le même court Philippe-Chatrier.

S’il s’arrête, il le fera sans doute à sa manière : après avoir marqué l’histoire, et peut-être, après avoir contribué à écrire un nouveau chapitre dans la conscience politique de son pays.

Aleksandar Vučić Belgrade Grand Chelem Jannik Sinner Novak Djokovic Roland Garros tennis US Open
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