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L’Europe en armes : le mirage de la puissance militaire

Marc DuprePar Marc Dupremercredi, 28 maiAucun commentaire7 Min Temps de lecture
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Marc Botenga nous parle du mythe d'un réarmement européen positif. ©Audiovisuel du Parlement européen
Marc Botenga nous parle du mythe d'un réarmement européen positif. ©Audiovisuel du Parlement européen
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L’Union européenne vient de faire passer le SAF, “Security Action for Europe”. Il s’agit d’un plan pour accélérer le réarmement européen et lutter contre cette dépendance étrangère en matière d’armement. Bien sûr, nous retrouvons des personnalités qui s’opposent à cette stratégie puisqu’elle est représentative d’une faiblesse européenne en matière de diplomatie.

Cette faiblesse est assez apparente lorsque l’on voit le dédain de Trump envers l’un des plus grands marchés du monde, crystallisé par la hausse des droits de douane.

Marc Botenga, député européen belge, nous met en garde contre une stratégie qui pourrait compromettre les fondements mêmes de l’Europe : la paix, la diplomatie et la solidarité sociale.

Un réarmement justifié peut-être?

Marc Botenga pense que l’argument principal avancé pour justifier le réarmement de l’Europe est la menace russe, qui s’est empirée depuis l’invasion de l’Ukraine. Mais cette tendance à l’augmentation des dépenses militaires précède 2022. Il déclare : « La discussion sur le réarmement ou l’investissement accru dans la défense précède largement 2022. Ce n’est pas quelque chose qui vient d’apparaître. »

Botenga remet en question la nécessité de cette course à l’armement, car l’Union européenne dépense déjà plus que la Russie en matière de défense.

Il affirme : « Cette semaine, la presse allemande a rapporté que nous avons quatre fois plus de navires de guerre, trois fois plus de chars de combat, trois fois plus d’artillerie et deux fois plus de chasseurs que la Russie. »

Aussi, Botenga expose le recul de l’Union européenne sur la scène diplomatique internationale. Il observe que l’UE est absente des négociations clés, comme celles sur le programme nucléaire iranien ou les discussions sur Gaza.

« L’Union européenne est absente. Elle n’a pas été présente à une seule discussion sur Gaza. »

Ce retrait est préoccupant, car il suggère que l’UE cherche à compenser sa perte d’influence par une démonstration de force militaire, au lieu de renforcer ses capacités diplomatiques.

Non. Un réarmement contestable jusqu’au bout

L’augmentation des dépenses militaires ne garantit pas nécessairement une sécurité accrue.

« Vous pensez devenir plus en sécurité en achetant plus d’armes, mais cela provoque une réaction de l’autre côté, qui achète aussi plus d’armes. » dit Botenga

Cette spirale d’armement va certainement causer une instabilité que l’on ne saura reprendre, chaque camp perçoit l’autre comme une menace croissante et ça lance une course sans fin à l’armement.

Botenga critique le choix de consacrer des centaines de milliards d’euros à la défense via le SAF, au détriment des investissements sociaux et environnementaux.

« Le plan propose de contourner la directive sur le temps de travail, qui prescrit des périodes minimales de repos quotidien et hebdomadaire, des congés annuels, des pauses, un temps de travail hebdomadaire maximal et le travail de nuit. »

Il nous encourage à questionner les véritables priorités de l’Union européenne car les fonds pourraient être mieux utilisés pour renforcer la cohésion sociale et lutter contre le changement climatique.

Avons-nous vraiment besoin de plus d’avions de chasse ?

Il y a une certaine absurdité à la logique d’escalade militaire alors que l’Europe est déjà largement équipée.

« De quoi avons-nous besoin ? Je ne sais pas. On a déjà quatre fois plus de navires de guerre que la Russie, trois fois plus d’artillerie, deux fois plus d’avions de chasse. Alors, est-ce que vous avez vraiment besoin de plus d’avions de chasse ? Et vous les voulez fabriqués aux États-Unis comme les F-35, ou bien des modèles européens ? Ne devrions-nous pas plutôt investir dans le Canadair, ces avions pour éteindre les feux de forêt, qu’on utilise chaque été en Italie, en Espagne, au Portugal, en Grèce ? »

En fait, l’Europe, en se remilitarisant est en train de délaisser des engagements environnementaux pour assurer une sécurité temporaire, face à une menace qui plane.

La réalité que l’Afrique connaît encore plus que l’Europe, c’est que le réchauffement climatique est une réelle menace et ce n’est pas une simple ombre qui plane: on en voit déjà les effets et l’Europe va bientôt les ressentir aussi.

« Le mot “sécurité” est en soi un mot militarisé. Aujourd’hui, les responsables politiques et les institutions européennes l’utilisent quasi exclusivement dans ce sens, en lien avec une menace extérieure. Mais à gauche, nous avons un autre discours sur la sécurité : il faut rénover les infrastructures, lutter contre le changement climatique, assurer le logement et les droits sociaux. » dit Botenga.

D’où vient l’argent du plan de réarmement ?

« Le plan de réarmement doit mobiliser 800 milliards d’euros. D’où vient cet argent ? Et peut-on vraiment imaginer un tel plan sans austérité ?

La première chose à dire, c’est qu’on nous a menti. Pendant des années, on a dit qu’il n’y avait pas d’argent, qu’il fallait réduire les déficits, privatiser les services publics, couper dans les retraites, les hôpitaux… Mais aujourd’hui, on trouve soudainement des milliards. »

En fait, cet argent viendrait d’une austérité sélective : « Les États membres seront autorisés à s’endetter davantage s’il s’agit de dépenses militaires, mais pas pour financer l’éducation ou les services publics. C’est un choix très clair du type de société que l’on veut construire. C’est un modèle à l’américaine : pas de soins de santé pour tous, mais une armée toute-puissante. »

Ce réarmement a aussi des conséquences sur la cohésion européenne

L’idée de l’Europe vient avant tout d’une idée d’harmonie. Mais ce réarmement, plutôt que de nous aider à être soudés et proches de nos voisins, va nous mettre en décalage avec eux.

« L’Allemagne a un meilleur accès aux marchés financiers que l’Italie. Elle pourra donc investir bien plus dans son armée. Cela va renforcer les inégalités entre pays européens. De plus, une partie des fonds européens (comme les fonds de cohésion) sera redirigée vers l’industrie militaire, au détriment des régions en difficulté. »

Un petit mensonge ou un énorme bobard?

Cette nécessité du grand réarmement européen risque en fait d’être un gros mensonge qui ne sera dévoilé que plus tard. Botenga nous rappelle une contradiction qui devrait aider le lecteur dans sa réflexion : Si nous avons tant besoin de nous réarmer et de nous réindustrialiser en Europe, alors pourquoi exportons-nous des armes?

« Si vous dites que vous avez besoin d’armes en Europe pour votre sécurité, pourquoi les exportez-vous ensuite ? Cela montre bien que ce n’est pas une question de défense. Un vrai programme de sécurité européenne devrait interdire l’exportation des armes financées par des fonds publics. Ce n’est pas le cas aujourd’hui. »

Les entreprises d’armement n’ont même pas besoin de soutien, contrairement à ce qu’on peut croire. Elles sont extrêmement rentables. En2023, leur chiffre d’affaire a augmenté de 0,2%.

« Ces entreprises ne sont pas en difficulté. Grâce à la guerre en Ukraine ou au génocide à Gaza, leurs profits explosent. Elles n’ont pas besoin de subventions publiques. Ce qu’elles veulent, c’est toujours plus de production, et cela ne s’arrêtera jamais. » confirme Botenga.

Le réarmement européen risque même de ne pas aider l’économie européenne, contrairement à ce que disent les fans d’Histoire, qui aiment rappeler que la militarisation de l’Allemagne sous Hitler a massivement aidé les Allemands: « On prétend que l’investissement militaire va relancer l’économie. Mais c’est faux. Un euro investi ailleurs (éducation, énergie, infrastructures) produit plus de richesse.

En plus, une arme, si elle n’est pas utilisée, ne crée aucune dynamique économique. Une fois que vous avez 3 000 ou 4 000 tanks, vous n’en avez plus besoin. »

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