La migration est remise en question.
La France semble de plus en plus en proie à un sentiment anti-immigration, comme le démontre le rapport d’Euronews.
Les données révèlent une tendance significative de désapprobation de la manière dont l’Union européenne gère les migrations, avec des sentiments négatifs persistants dans diverses catégories démographiques. Cette opposition croissante à l’immigration est également alimentée par des préoccupations concernant l’intégration des immigrants, la pression sur les ressources publiques et la sécurité.
Ces tendances soulignent la nécessité pour la France de trouver un équilibre entre la protection de ses frontières et ses obligations humanitaires, tout en élaborant des politiques d’intégration efficaces pour assurer le bien-être de tous les citoyens.
La migration mal perçue par les européens
Les résultats du sondage d’Euronews mettent en évidence une tendance significative de l’opinion publique européenne concernant la politique migratoire de l’Union européenne. Les résultats révèlent qu’une majorité de personnes interrogées désapprouve la manière dont l’UE gère les migrations, les sentiments négatifs étant constants dans les différentes catégories démographiques.
Ce sentiment est particulièrement prononcé chez les partisans des partis politiques de droite et d’extrême droite. Le sondage met en évidence la demande généralisée d’un renforcement des contrôles aux frontières pour lutter contre l’immigration clandestine. Ce sentiment est particulièrement fort dans des pays comme la Pologne, la Bulgarie et la Finlande, où une majorité de personnes interrogées est favorable à cette approche. Même dans les pays traditionnellement connus pour leurs politiques d’immigration plus libérales, comme l’Espagne et l’Italie, le renforcement des contrôles aux frontières bénéficie d’un soutien significatif.
Les divergences d’opinions se manifestent dans les préférences des différentes affiliations politiques. Les partis de droite et d’extrême droite, tels que Identifier et Démocratie et les Conservateurs et Réformistes européens, soutiennent massivement des contrôles frontaliers plus stricts. À l’inverse, les partis de gauche, dont les Verts et la Gauche, tendent à privilégier une politique d’accueil des immigrés fondée sur des valeurs humanistes.
Le mécontentement à l’égard de la politique migratoire de l’UE est aggravé par la perception d’une incapacité à gérer efficacement les demandes d’asile et par la pression exercée sur les installations d’accueil, en particulier dans des pays tels que la Belgique, les Pays-Bas et l’Allemagne. Ce mécontentement a probablement été exploité par les partis d’extrême droite, qui ont connu un regain de soutien ces dernières années.
Malgré les critiques, l’UE a pris des mesures pour répondre à ces préoccupations en adoptant le nouveau pacte sur l’immigration et l’asile. Ce pacte vise à introduire des règles communes et prévisibles pour la gestion des demandeurs d’asile. Toutefois, l’efficacité de ces mesures reste incertaine et des doutes persistent quant au respect total des nouvelles règles par les États membres.
Les résultats du sondage montrent que la migration devient une question politique de plus en plus importante en Europe, avec des implications potentielles pour les prochaines élections du Parlement européen. Les résultats indiquent que les préoccupations liées à la migration sont susceptibles d’influencer le comportement des électeurs, en particulier parmi les partisans des partis de droite et d’extrême droite. Pour aller de l’avant, la réponse à ces préoccupations nécessitera un effort conjoint pour trouver un terrain d’entente entre les États membres et élaborer une politique migratoire qui concilie les principes humanitaires et les préoccupations liées à la sécurité des frontières.
La migration vue comme un échec et non une réussite en France
La France, comme de nombreux autres pays européens, fait face à une augmentation significative de l’immigration, ce qui suscite des préoccupations croissantes au sein de la population. Les chiffres récents montrent que la population née à l’étranger représente 12,8 % de la population totale, soit environ 8,7 millions de personnes, dont 52 % sont des femmes.
Cette population a augmenté de 16 % depuis 2012, avec les principaux pays de naissance étant le Portugal, l’Italie et l’Espagne.
En 2021, la France a accueilli 278 000 nouveaux immigrants à long terme ou permanents, soit une augmentation de 20 % par rapport à l’année précédente. Ces immigrants se répartissent en différentes catégories, notamment les migrants bénéficiant de la mobilité libre, les migrants économiques, les membres de la famille et les migrants humanitaires. De plus, environ 85 000 permis ont été délivrés à des étudiants internationaux de niveau tertiaire et 23 000 à des travailleurs temporaires et saisonniers. La majorité des demandeurs d’asile proviennent d’Afghanistan, du Bangladesh et de la Turquie.
Cette augmentation de l’immigration a suscité des inquiétudes croissantes au sein de la population française, en particulier en ce qui concerne l’intégration des immigrants et la gestion des demandes d’asile. Les préoccupations concernant la sécurité et la disponibilité des ressources ont également contribué à une opposition croissante à l’immigration.
En réponse à ces préoccupations, le gouvernement français a proposé une série de mesures visant à contrôler l’immigration tout en améliorant l’intégration des immigrants. Cela comprend des programmes de soutien à l’emploi, au logement et à l’accès aux services publics pour les bénéficiaires de la protection internationale. De plus, des réformes ont été apportées au Contrat d’Intégration Républicaine (CIR) pour améliorer l’efficacité de la formation linguistique et civique fournie aux immigrants.
En février 2023, le gouvernement français a présenté un projet de loi intitulé “Contrôler l’immigration tout en améliorant l’intégration“. Ce projet de loi vise à simplifier le contentieux de l’immigration, à accélérer le processus d’asile, à fournir des options de régularisation pour les travailleurs sans papiers, à renforcer les exigences de renouvellement de la résidence et à interdire la détention administrative des mineurs de moins de 16 ans.
Malgré ces efforts, l’opposition à l’immigration reste forte en France, alimentée par des préoccupations concernant l’intégration, la sécurité et la pression sur les ressources publiques. Ces questions continueront probablement de façonner le débat politique et la politique d’immigration en France dans les années à venir.
Auteur / autrice
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Hazal Köse est diplômée en 2023 de la licence en Langue et Littérature Françaises. Elle a également suivi une mineure en langue et littérature anglaise et a obtenu un diplôme de premier cycle en Médias et Communication. Depuis le début de ses études, elle a acquis de l'expérience en stage dans diverses institutions publiques, organisations non gouvernementales et think tanks. Elle parle turc, anglais et français.
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