Le Premier ministre Gabriel Attal a critiqué les fraudeurs fiscaux pour avoir détourné des fonds publics, déclarant que la France sera intolérante envers les fraudeurs de l’UE qui pensent qu’il est justifiable de détourner des fonds destinés au développement du pays.
La fraude fiscale critiquée par le nouveau Premier ministre
Présentant le plan anti-fraude à Bercy aujourd’hui, Attal a annoncé que le niveau auquel les fraudeurs fiscaux ont droit à des fonds qui ne leur appartiennent pas, et comment ils ridiculisent le public en gaspillant l’argent qui est censé être alloué à des fins de service public est incroyable.
“Je constate aujourd’hui l’incompréhension de ceux qui travaillent et voient certains, par des moyens détournés, bénéficier d’avantages auxquels ils n’ont pas droit, ne déclarant pas des sommes qui devraient l’être, et profitant toujours de l’argent public censé revenir à notre modèle social et à nos services publics.”
Évoquant les dommages imposés par les fraudeurs à la nation, Attal a déclaré que personne n’est au-dessus de la loi, la fraude est un fardeau pour les Français de la classe moyenne, et c’est une injustice en soi. “Du plus puissant au plus modeste, tout le monde doit respecter les règles. Que ce soit fiscal, social ou douanier, la fraude est l’impôt caché qui pèse sur les Français de la classe moyenne. C’est donc le comble de l’injustice”, a ajouté Attal.
Selon le Premier ministre, environ 15,2 milliards d’euros de fraude fiscale ont été collectés l’année dernière, et des efforts pour traquer tous les fraudeurs ont été mis en place.
Dans le cadre de la lutte contre la fraude fiscale, le ministre annonce que 350 agents contre la fraude seront recrutés en plus des 281 agents recrutés l’année dernière. Il espère avoir augmenté les effectifs à 1000 d’ici 2027, et avoir formé 459 inspecteurs cybernétiques.
“Tout d’abord contre la fraude fiscale, je me suis engagé à renforcer les ressources humaines d’ici 2027, 281 agents ont déjà été recrutés l’année dernière et 350 supplémentaires le seront en 2024. contre la fraude sociale, les engagements sont également tenus puisqu’en 2027, nous aurons recruté 1000 agents sur la fraude sociale, formé 450 inspecteurs cybernétiques et amélioré les outils pour lutter contre la fraude”, a déclaré le ministre.
Lors de la présentation, Thomas Cazenave, ministre de l’Action et des Comptes publics, a pris la parole pour informer le public que la lutte contre la fraude nécessite certains outils juridiques qui recoupent les données et traitent des cas compliqués. “Cela nécessite une mobilisation accrue des outils numériques et un renforcement des outils juridiques pour recouper les données et traiter des arrangements de plus en plus sophistiqués”, a déclaré Thomas.
Le plan anti-fraude a été lancé l’année dernière par le Premier ministre dans le but de promouvoir la transparence et la justice sociale tout en luttant contre la fraude fiscale, ce que son département a réussi à réaliser.
La fraude fiscale devrait être prise bien plus au sérieux par le gouvernement
Un rapport parlementaire français publié lundi recommande que davantage d’argent soit consacré à la lutte contre l’évasion fiscale, qualifiant la stratégie gouvernementale actuelle de “pathétique”.
“Les résultats des contrôles fiscaux restent médiocres, et le personnel et les ressources alloués à cette tâche sont encore insuffisants”, indique le rapport, critiquant le plan anti-fraude présenté par les responsables français plus tôt cette année.
Charlotte Leduc, députée du parti de gauche France Insoumise qui dirige l’enquête, affirme que l’approche actuelle est composée de “mesures pathétiques” et soutient que la lutte contre la fraude fiscale doit devenir une “priorité nationale”.
Sur Twitter, elle a écrit qu’entre 80 et 120 milliards d’euros dus à l’État en raison de l’évasion fiscale, les responsables ne parviennent à récupérer que 15 milliards d’euros. Charlotte Leduc critique le département des impôts publics DGFiP sur Twitter. “Je ne peux pas vous laisser dire que les services de la DGFiP sont inefficaces”. “Eh bien, oui… encore une fois, nous récupérons seulement 15 milliards sur 80 à 120 milliards. Cela représente entre 12,5 et 18,75% du coût total de l’évasion fiscale.”
Il n’existe aucune estimation officielle du montant de la fraude fiscale en France, mais le gouvernement a lancé en octobre un Conseil d’évaluation de la fraude, chargé d’analyser le phénomène.
Le rapport de Leduc, qui met en lumière la dimension internationale de la lutte contre la fraude fiscale, appelle la France à être à l’avant-garde de la “diplomatie fiscale”, qualifiant cela de “question de volonté politique”. Le document recommande une augmentation de l’impôt minimum sur les bénéfices des sociétés à 25% (contre 15% actuellement).
Ce taux de 15% est progressivement mis en œuvre dans le monde entier à la suite de la conclusion d’un accord international présidé par l’OCDE à la fin de 2021.
En ce qui concerne la richesse des milliardaires, le rapport appelle à une résolution parlementaire garantissant le soutien de la France à une taxe européenne pouvant atteindre 2%.
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Shantel est journaliste et reporter. Elle est spécialisée dans les questions africaines et l'économie et offre régulièrement son expertise au Matin Parisien.
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