C’est par sa voix enchanteresse qui a traversé le temps par déjà 17 ans d’expérience, que la chanteuse Kim nous annonce son retour avec un spectacle mémorable au Zénith le 10 mai 2025.
Suite à de grands succès aux côtés de Didi B, Aya Nakamura, Franglish ou encore Gazo. On la redécouvre en tant que femme, mère, entrepreneuse et artiste épanouie.
Qui est la Kim d’aujourd’hui? On se souvient toujours de celle qui nous a éblouis plus jeunes, mais qu’en est-il de celle qui a grandi et mûri?
Je dirais que la Kim d’aujourd’hui elle est faite d’épreuves, de défaites, de victoires, donc elle a su tirer toutes les leçons et je pense que c’est une femme, une mère et une artiste épanouie qui se cherche encore sur certaines choses parce qu’on n’a jamais fini ce voyage avec soi-même. Mais en tout cas, la Kim d’aujourd’hui est très heureuse du chemin qu’elle a parcouru.
Sans revenir sur toute ta carrière, pourrais-tu nous citer les moments clés qui t’ont permis de continuer à évoluer dans le showbusiness?
Les moments clés de ma vie ont été les sons qui sont sortis à des moments importants. En 17 ans de carrière, je peux citer la chanson “Mon fils” qui est très symbolique.
Je me rappelle, pour l’anecdote, avoir été chanter à la Réunion. Le son était sorti depuis deux semaines,mais c’était comme s’il était sorti depuis plus d’un an tellement les gens chantaient, c’était impressionnant et sinon je dirais qu’en termes de moments clés, j’ai ma première certification qui date de trois ans maintenant, c’était mon son avec Gazo.
“Ma mère écoutait Jocelyne Labylle donc il y a des sons comme ça qui m’ont beaucoup marquée. J’ai créé un lien avec les Caraïbes grâce à la culture.”
Ta musique a bien sûr voyagé dans le monde, mais elle vient d’abord des multiples univers que tu as en toi, et de nos jours on parle beaucoup plus de métissage. Comment ta musique t’a permis d’affirmer ta mixité culturelle ?
J’ai grandi avec une mère qui écoute beaucoup de Zouk et j’ai un entourage qui est très caribéen, mais j’ai été aussi bercée par la variété française, je m’exerçais à chanter sur du Céline Dion, Gilbert Montagné.
Mais je peux dire que le Zouk est venu à moi, c’était plus une évidence. D’ailleurs, j’ai appris à parler le créole très tard, n’ayant pas grandi avec mon père biologique, j’ai créé un lien aux Caraïbes par la culture. J’avais déjà 15-16 ans lorsque j’ai appris le créole avec ma meilleure amie de l’époque qui était guadeloupéenne. J’avais besoin de ressentir cette appartenance et de la revendiquer.
“Le métier d’artiste est vraiment difficile il est beau mais il est difficile et je pense qu’il faut être prêt à faire face à toutes les désillusions possibles.”
Le travail d’artiste ne se résume pas à la scène, il y a des processus intenses en amont, quelles sont tes routines de chanteuse ?
Je n’ai pas tellement de routine! Depuis quelques petites années, je vais vers tout ce qui est naturel, donc j’essaie, j’essaie un max de laisser les médicaments et d’aller vers du traditionnel.
Il y a plein de petits trucs comme ça que je prends au quotidien pour être davantage dans la prévention. On en parlait en off, par exemple je prends beaucoup d’huile de nigelle que je choisis soigneusement fabriquée par une petite production familiale.
Puis, si tu veux, dans ce processus, je me concentre pour ne pas me prendre la tête, je me détends, alors que c’est le moment de crise, c’est vrai ! Mais c’est très bien, plus il y a de monde, plus je me sens bien!
Au-delà de la chanteuse, est-ce qu’on peut aussi te qualifier encore plus d’entrepreneuse artistique?
Je pense que c’est une évolution naturelle. Au départ, je ne m’intéressais qu’à la musique parce que déjà c’était beaucoup pour moi. Sur le plan musical j’étais vraiment focus, mais le problème est que les gens veulent te la mettre à l’envers.
L’artiste est entouré de plein de personnes : le manager, le producteur, l’éditeur et tout ça implique des rôles différents et quand tu ne mets pas un peu ton nez dedans, tu peux très vite te perdre.
Et je tiens à dire qu’on ne prépare pas assez les artistes et c’est ce que je regrette. J’ai toujours dit que si un jour je venais à produire un artiste, ce serait un encadrement global et même psychologique!
J’ai été jetée dans la fosse aux lions : je n’ai pas eu de cours d’expression scénique, je me suis faite littéralement sur scène, je me suis forgée sur le tas.
J’aurais bien voulu qu’on me dise qu’il va y avoir des bas, et avoir des clés. Même si j’ai appris énormément aux côtés de mon manager, ça mérite d’être dit.
Le 10 mai, tu vas nous proposer un nouveau spectacle au Zénith de Paris de la Villette, comment a été pensé ce grand retour?
Je n’ai volontairement pas pris part aux discussions financières et logistiques, je me suis dit j’en ai assez fait, j’ai kiffé, ça va sortir et je suis fière. Je tenais à me réaligner avec mon art, à me le réapproprier. Je reste consciente de ce qu’il se passe autour de moi et j’en suis fière. C’est un parcours que j’assume à 100%.
Y a-t-il des invités qu’on peut citer?
Il y aura Stony qui sera là, j’ai une troisième collaboration avec le titre “ Solo ” et il y aura pour la scène caribéenne Marvin, on ne peut pas ne pas faire “Ne t’en va pas”. Ce sera ponctué d’interventions plutôt sympathiques, diverses et variées.
Avec des univers différents, même par le travail de compositeurs de l’EP. J’ai récidivé pour certains, dont Max et Cénie qui sont compositeurs du titre “Reine”, qui est sorti il y a peu de temps, et puis j’ai travaillé avec ZK. Gabi avec Jazzy. Jazzy, il fait vraiment partie des compos, comme on dit, c’est la famille, il a fait des hits et des hits Jazzy la prod.
Aurais-tu des recommandations, ou des mises en garde pour tous ceux qui souhaitent construire une carrière dans les arts du spectacle?
Eh bien, informez-vous! Il y a des choses qui s’apprennent sur le tas, mais aujourd’hui je pense que qu’il y a des diplômes et des formations. Plus nous sommes armés, mieux on fait face aux problèmes et aux stratégies. Prenez le temps d’étudier. De bouquiner, sans se précipiter, parce qu’il vaut mieux admettre qu’on ne sait pas faire et y remédier que de se lancer dans un bain dans lequel on ne saura pas nager.
Quand on est producteur, il faut savoir qu’il faut réellement connaître le rôle du producteur et ce que ça implique.
Donc, pour ne citer que le producteur, mais je pense qu’il faut s’informer, il faut s’armer de patience, de persévérance, parce que quoi qu’il arrive, c’est dur. Moi, je parle de ce que je connais.
“Il faut être persévérant, on voit beaucoup d’artistes arriver et repartir immédiatement.
Si tu veux réellement construire une carrière, c’est sur la durée et la longévité que ça se joue. Ce n’est pas donné à tout le monde.”
Un dernier mot pour les femmes ambitieuses qui souhaitent avancer dans leurs projets ?
Aux femmes, soyez conscientes de ce que vous incarnez.
C’est important d’être consciente. Je ne dis pas de vous surestimer et d’être imbue de vous-même. Mais d’apprendre à vous respecter, car chacune a sa valeur et ça commence par celle que vous vous donnez. Et ce sera comme ça que les autres vous percevront.