Un sondage Ipsos-cesi de juin a déterminé que la côte de popularité du président français a chuté à 21% et pire encore, le Premier Ministre François Bayrou a décroché la piteuse note de 17%. Ce sont de mauvais élèves de la République dira-t-on.
Notre question du jour : Que se passe-t-il et comment se fait-il que Jordan Bardella, Marine Le Pen et Bruno Retailleau soient en tête, alors qu’ils sont très critiqués par le public français et diabolisés dans les médias?
Qui sont les plus populaires en ce moment?
Vous l’aurez compris : Bien que beaucoup de Français estiment que l’extrême-droite est dangereuse, ils semblent allègrement basculer de ce côté.
Dans le sondage d’Ipsos-Cesi qui a été effectué entre le 11 et 13 juin, les figures de droite sont les plus populaires : Bruno Retailleau obtient une cote de popularité de 36%. En tant que Ministre de l’Intérieur, il bénéficie d’un soutien mitigé au vu de positions fermes, en particulier lorsqu’il s’agit des conflits avec l’Algérie.
Dans la même veine, Gérald Darmanin obtient un score de 34% – Un ministre de la justice qui est aussi perçu comme une menace pour une France très socialiste de nature mais qui parvient à obtenir un soutien de poids.
Nous avons également Marine Le Pen qui se débrouille pour obtenir une cote de 33% malgré sa peine d’inéligibilité et des années de carrière qui ont été difficiles entre les tensions avec son père et les transformations du parti, ainsi que des médias très peu tendres avec elle.
Enfin, Jordan Bardella : jeune, vif, il présente bien et séduit l’électorat comme le faisait Emmanuel Macron avant sa présidence. Il obtient le score de 35%, un petit cran en dessous de Bruno Retailleau qui domine ce classement.
Comment se fait-il que leur côte de popularité soit si élevée?
En réalité, ce virement vers la droite, qui se fait dans toute l’Europe, était assez prévisible.
Les médias sont de plus en plus efficaces grâce au développement des actualités en ligne et des réseaux sociaux : Nous sommes informés de tout ce qui se passe en temps réel. Ce qui signifie que chaque acte de délinquance va être couvert et de nos jours.
Le cas de la surveillante Mélanie, qui a été tuée par un élève, montre aux Français qu’il faut prioritiser l’éradication de la délinquance, un concept mis en avant par les partis de droite. Ce sujet est classé comme le second sujet le plus important en politique d’après ce même sondage, juste après le pouvoir d’achat.
Brice Teinturier, directeur général délégué de l’Ipsos a dit à la Tribune du Dimanche que «L’actualité récente nourrit énormément la colère vis-à-vis des pouvoirs publics». C’est en cela que ces figures de droite gagnent en popularité – leur marketing repose sur l’idée d’un changement de fond, un bouleversement d’un système qui ne convient plus.
Pour revenir sur le sujet du pouvoir d’achat, Marine Le Pen proposait il y a des années de faire ce que Trump fait maintenant : essayer de créer une autonomie économique en France en taxant les imports et en revalorisant les métiers des secteurs primaires et secondaires. De quoi créer de l’emploi et de la richesse.
Cette vision devient de plus en plus attrayante au vu du management catastrophique des flux migratoires et des politiques d’intégration en France.
En effet, 48% des Français ont indiqué lors d’un sondage de novembre 2024 à l’Institut Valérian qu’il y a trop d’immigration en France. Le dédain politique face à des Français qui s’opposent ouvertement à certaines décisions prouve que l’hexagone a un côté anti-démocratique très prononcé.
Cela a créé un renversement des tendances, où les personnalités comme Le Pen ou Retailleau sont perçues comme étant plus proches des Français que le président et son entourage et bien sûr, cela se traduit dans les sondages sur la popularité de nos dirigeants.