Imaginez Donald Trump au petit matin, hésitant devant son miroir : d’un côté, la promesse de « Make America Great Again » en frappant un coup spectaculaire sur le nucléaire iranien ; de l’autre, le spectre d’une nouvelle aventure militaire qui tournerait au cauchemar façon Vietnam ou Irak.
« Et si je décidais selon le pied avec lequel je me lève ? », semble suggérer le Professeur Eytan Gilboa en évoquant la méthode Trump.
Le dilemme est réel, et Israël, selon Gilboa, attend un geste fort de Washington pour « finir le travail » contre les ambitions atomiques de Téhéran.
Trump est-il prêt à soutenir Israël à 100%?
Expert reconnu des relations États-Unis – Israël, le Professeur Eytan Gilboa n’a pas mâché ses mots :
« Je crois qu’Israël a besoin d’une intervention militaire américaine active pour achever le travail en Iran. La question est de savoir comment convaincre l’administration Trump d’adopter ce point de vue. »
Une déclaration qui résume bien l’enjeu : Israël, limité dans ses capacités techniques, ne pourrait venir à bout des installations nucléaires iraniennes sans l’appui logistique et militaire des États-Unis. Le professeur pointe notamment la difficulté d’anéantir des sites comme celui de Fordo, abrité sous 90 mètres de béton armé.
Gilboa insiste sur le fait que seul Washington dispose des armes capables de raser une telle forteresse nucléaire :
« Les États-Unis sont les seuls à posséder les bombes de 14 tonnes capables de pénétrer à 90 mètres et les avions B2 pour les transporter. »
Mais l’équation ne se limite pas à des considérations militaires. Gilboa décrit un Trump tiraillé entre son credo « America First » et la tentation de revendiquer une victoire géopolitique éclatante :
« Si le but de la guerre est d’empêcher l’Iran de devenir une puissance nucléaire, alors cela est compatible avec les intérêts de ‘America First’ et de ‘Make America Great Again’. »
L’analyste souligne aussi les risques : un engrenage pouvant entraîner des représailles iraniennes, la fermeture du détroit d’Ormuz, des attaques sur des bases américaines et un envol du prix du pétrole, véritable bête noire d’un président obsédé par la pompe à essence et les sondages.
Gilboa mentionne les divisions internes à l’administration : certains conseillers redoutent un enlisement façon Vietnam ou Irak et d’autres y voient l’opportunité d’une victoire éclaire à brandir comme un trophée électoral.
Son constat final ? Trump décidera sans doute comme à son habitude :
« Certains disent que Trump décide selon le côté du lit duquel il se lève le matin… Et je pense que c’est peut-être vrai. »