Dans un monde où même votre grand-mère trie ses déchets et où le touriste lambda se demande si son séjour aura un impact sur la biodiversité locale, les offices de tourisme n’ont plus le choix : s’engager pour l’environnement, oui, mais de manière sérieuse, mesurable et surtout visible.
Fini le temps des promesses vagues et des bonnes intentions : place aux actions concrètes et au suivi rigoureux. Et comme le résume avec enthousiasme Audrey Assemat :
« Cette politique environnementale RSE, c’est un peu comme une boussole verte pour l’organisation qui permet de passer du “on devrait faire attention à notre environnement” à “voilà concrètement comment et pourquoi et ce que l’on fait vraiment”. »
L’engagement environnemental, c’est la base!
La politique environnementale est désormais au cœur du label Destination d’Excellence, incarnée par les critères 183 à 194.
Comme l’explique Audrey Assemat, il ne s’agit plus simplement de respecter le cadre légal, mais de démontrer une véritable implication de la structure au travers d’un document formalisé : signé, daté, affiché et transparent. Cette politique doit répondre à plusieurs questions :
- Quels sont les engagements concrets de l’entreprise? : Comme la réduction des déchets, la limitation des consommations d’eau et d’énergie et la promotion des mobilités douces.
- Quels sont les moyens mis en œuvre pour y parvenir? : Les actions de formation, l’implication des équipes et le choix de prestataires écoresponsables.
- Quelle et la gouvernance et quels suivis? : Cela passe par la désignation de responsables, d’indicateurs de performance et de revues périodiques.
Audrey Assemat recommande de limiter les engagements à 3 à 5 objectifs SMART, « spécifiques, mesurables, atteignables, réalistes et temporels », afin de garantir leur mise en œuvre et leur suivi. Un exemple : « Réduire de 20 % notre consommation énergétique d’ici 2026 en optimisant l’éclairage et le chauffage de nos locaux. »
Mais peut-on vraiment se fier à ces nouvelles politiques environnementales?
Les offices de tourisme multiplient aujourd’hui les déclarations en faveur d’un « tourisme durable » et d’une « mobilité douce », mais ces engagements ressemblent bien souvent à un vernis écologique destiné à rassurer les visiteurs et les collectivités.
Derrière les slogans séduisants et les campagnes de sensibilisation, les actions concrètes peinent à suivre. On promeut des itinéraires à vélo tout en continuant à soutenir des modèles massifs de tourisme de consommation, on parle de préserver les sites naturels tout en développant des infrastructures qui les fragilisent.
Ce grand discours environnemental masque trop souvent une réalité où les priorités économiques l’emportent encore largement sur les enjeux écologiques, et où les offices de tourisme, faute de moyens ou de volonté politique, se contentent d’accompagner la tendance sans jamais vraiment la transformer.