Venue de la région parisienne en 2020, Colleen Cruman est arrivée au début du prochain de la section féminine de l’AJ Auxerre.
Auteure de six buts cette saison en D3 féminine, dont trois en fin de saison ainsi que douze passes décisives, la native d’Alfortville (Val-de-Marne) a participé cette saison à la montée du club auxerrois en Seconde Ligue féminine.
Il y a deux saisons, elle remporte avec Auxerre la Coupe de Bourgogne – Franche-Comté en battant Saint-Vit en finale (2-0) avec un but à la clé.
Pour le Parisien Matin, la joueuse de 27 ans, également vice-capitaine de l’équipe, est revenue sur la saison de son équipe et sa venue en Bourgogne.
Quel a été votre parcours de sportive jusqu’à l’arrivée à Auxerre ?
J’ai eu de courtes aventures au Paris Saint-Germain, puis au Paris FC. J’ai fait trois saisons à l’ES16 avant de rejoindre l’AJ Auxerre.
Vous étiez promue cette saison en D3, pour vous qu’est-ce qui a fait la différence pour finir en tête du groupe A malgré des clubs comme Roubaix ou Bourges ?
La qualité du groupe et cette abnégation ont fait la différence. On a la chance d’avoir un préparateur athlétique de haut niveau, Guillaume Colin, qui est au club depuis plus de 30 ans et qui a tout connu avec les pros, notamment lors des plus belles années de l’AJ Auxerre.
Il nous a préparés physiquement, et quand les autres équipes peinaient à tenir, nous avions encore les jambes pour courir, récupérer des ballons et nous projeter vers l’avant. Roubaix et Bourges ont été des adversaires redoutables, mais la force mentale du groupe a pris le dessus tout au long de la saison. C’est pour cela que nous avons toujours été en tête du championnat, de la première à la dernière journée.
Comment êtes-vous arrivée à Auxerre en 2020 et avez-vous senti tout de suite le soutien du club concernant la section féminine, en englobant le Stade Auxerrois ?
J’ai été contactée par le responsable de la section féminine pendant le confinement. Il était intéressé par mon profil, m’a présenté un double projet sur le long terme et, à la suite d’un accord, je me suis engagée avec le club. Une fois au club, on sent que toutes les parties prenantes sont investies dans le développement de la section féminine.
À l’ES16, un club régional de région parisienne, vous projetez-vous dans une carrière à haut niveau ?
J’ai eu un parcours atypique. J’ai subi une rupture des ligaments croisés à 15 ans ; à la suite de cela, j’ai arrêté de croire à la possibilité de jouer au haut niveau, même si j’en avais les qualités. En arrivant à l’ES16, mon but est d’aider le club et de m’investir en tant qu’éducatrice également.
Quelle était l’ambition de l’équipe en début de saison, sachant que le club était promu, avec au final la montée en Seconde Ligue ?
On a un sacré groupe ! Il y a beaucoup de gros caractères qui se mettent au service du collectif et des résultats. Le club nous avait donné comme objectif le maintien en début de saison, car on découvrait le niveau fédéral. Mais entre nous, les joueuses, on s’était fixé l’objectif de jouer les premiers rôles dès la reprise estivale.
Quel sera l’objectif en Seconde Ligue féminine la saison prochaine, et cela occasionne-t-il un changement d’ambition dans le projet du club ?
L’objectif fixé par le club reste le même que la saison précédente : le maintien dans une division que l’on découvre. On passe au niveau national, et c’est important pour un club historique comme l’AJ Auxerre Football que l’équipe féminine reste parmi l’élite, c’est-à-dire les 24 meilleures équipes de France.
Quelles ont été les retombées et les avancées après la montée en Seconde Ligue pour la section féminine ?
Les retombées sont positives. Une accession en Seconde Ligue est un véritable levier pour la section féminine. On a plus de visibilité, mais on envoie surtout un message fort. On est une section jeune qui se développe doucement, mais sûrement. On grandit étape par étape, et cela va nous permettre de mieux nous structurer et, pourquoi pas, d’atteindre de nouveaux niveaux de pratique pour nos jeunes.
En dehors d’être joueuse de l’équipe de D3 féminine, vous êtes également responsable technique jeunes. En quoi consiste votre rôle au sein du club ?
Mon rôle consiste à organiser la saison des équipes jeunes, gérer et mettre en place une politique sportive commune avec mon équipe d’éducateurs et d’éducatrices.
C’est un poste avec de nombreuses missions ; je suis au cœur même du projet auxerrois en matière de formation. C’est un vrai plus, car cela me permet de toucher à tous les aspects du développement des jeunes.