Après la tuerie sanglante qui a coûté la vie à 26 personnes dans la région touristique de Pahalgam, l’Inde n’a pas tardé à passer à l’action. L’Inde estime que le gouvernement pakistanais porte une part de responsabilité dans l’attaque, et donc New Delhi a lancé une série de mesures pour se protéger de son voisin.
Des hostilités entre l’Inde et le Pakistan qui ressurgissent
La principale voie terrestre entre les deux pays est désormais fermée. Les diplomates pakistanais en poste à New Delhi ont reçu l’ordre de quitter le territoire. Les détenteurs de visas pakistanais, qui bénéficiaient d’un régime régional comparable à un “Schengen asiatique”, doivent quitter l’Inde dans un délai de 48 heures.
Le gouvernement indien a suspendu un accord crucial : le traité sur le partage des eaux de l’Indus, signé en 1960. Ce traité avait survécu à plusieurs guerres et décennies d’hostilités, mais cette fois, il vole en éclats. La survie agricole du Pakistan dépend largement de cet accès à l’eau. Sa remise en cause par New Delhi place Islamabad dans une position vulnérable.

Une domination indienne assez claire
Le Pakistan nie toute implication dans l’attentat et prépare sa riposte politique. Réunis en urgence, ses dirigeants dénoncent les accusations indiennes qu’ils qualifient de “frivoles”.
Pendant ce temps, sur le terrain, les échanges de tirs le long de la Ligne de Contrôle (LoC) en Cachemire se sont intensifiés. Pour la deuxième nuit consécutive, des coups de feu ont été échangés entre soldats indiens et pakistanais. Aucun mort n’a été signalé mais la tension militaire monte d’un cran. Les Nations Unies sont dans la retenue, sans effet visible pour l’instant.
Cette domination indienne est de plus en plus visible: l’équilibre de force a basculé depuis la fin du XXᵉ siècle. L’Inde, forte de sa croissance économique et de ses avancées technologiques, domine désormais son voisin dans presque tous les domaines stratégiques. Le Pakistan, qui peine à maintenir son arsenal militaire à jour, n’a pas réalisé d’essais nucléaires depuis 1998. Si la menace atomique existe sur le papier, sa crédibilité opérationnelle est aujourd’hui sérieusement mise en doute.
L’attaque de Pahalgam n’est pas un incident isolé. Depuis la partition de 1947, l’Inde et le Pakistan se disputent la région du Cachemire. Les insurgés pro-pakistanais y mènent régulièrement des opérations violentes. Mais l’ampleur du massacre de Pahalgam — visant des civils et non des forces de sécurité — marque un changement de stratégie inquiétant.
Les services de renseignement indiens, un groupe nommé “Kashmir Resistance” serait à l’origine du carnage. Trois des assaillants sont identifiés comme membres du groupe Lashkar-e-Taiba, classé comme organisation terroriste par l’ONU. La chasse à l’homme continue dans les montagnes, les autorités indiennes diffusant les portraits des fugitifs et offrant des récompenses pour toute information.
Le ministère des Affaires étrangères du Pakistan exprime “ses condoléances” pour les victimes tout en rejetant toute responsabilité. Islamabad essaie quelque part de copier l’Inde en expulsant à son tour des diplomates indiens et décide de fermer sa frontière principale pour rendre presque impossibles les rares retrouvailles entre familles séparées depuis des générations.
Un déchirement pour les civils et un affrontement pour l’accès aux ressources
À la frontière, la colère et la tristesse dominent. Les passages transfrontaliers sont désormais quasi-inexistants. Parmi les rares personnes autorisées à traverser avant la fermeture définitive figurait Ghaffar Musafir, 39 ans, quittant le Pakistan pour retourner en Inde. “Je suis Indien, j’aime l’Inde, mais ma famille est ici. Je n’ai jamais haï le Pakistan non plus“, confie-t-il, bouleversé.
Pendant que les armes continuent de crépiter dans les montagnes du Cachemire, une autre guerre se joue : celle de l’eau, de la diplomatie et du rapport de force. Le Pakistan, pris à la gorge, voit son influence se réduire tandis que l’Inde poursuit implacablement sa montée en puissance.