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Réseau pédocriminel : 55 hommes arrêtés en France après près d’un an d’enquête

Christine MorettoPar Christine Morettovendredi, 23 maiAucun commentaire5 Min Temps de lecture
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L'enquête sur cette affaire de pédocriminalité a été efficace
L'enquête sur cette affaire de pédocriminalité a été efficace
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En France, une enquête minutieuse menée par l’Office central pour la répression des violences aux personnes – plus précisément par sa branche dédiée à la protection des mineurs, l’Ofmin – a conduit cette semaine à l’arrestation de 55 individus suspectés d’être impliqués dans des activités pédocriminelles.

Ces arrestations, réalisées entre le lundi 19 et le jeudi 22 mai 2025, sont le fruit de près d’un an de travail d’enquête, de surveillance et d’infiltration numérique. Les suspects sont accusés d’avoir consulté, échangé ou diffusé des fichiers à caractère pédopornographique, souvent extrêmement explicites, via la messagerie chiffrée Telegram.

Que s’est-il passé au sein de ce réseau pédocriminel?

Ce groupe n’était pas composé de marginaux isolés ni de profils atypiques. Au contraire, les hommes interpellés ont des profils très divers et occupent pour la plupart des positions ordinaires dans la société.

On y retrouve un prêtre, un professeur de musique, un ambulancier, un militaire, un retraité, mais aussi plusieurs pères et grands-pères. Certains sont célibataires, d’autres vivent en famille. Tous ont en commun d’avoir fréquenté les mêmes canaux de diffusion sur Telegram, où circulaient des images et des vidéos montrant des sévices graves infligés à des enfants, parfois très jeunes – certains âgés de moins de dix ans.

Parmi les personnes interpellées, plusieurs étaient déjà connues des services de police pour des antécédents judiciaires, dont certains pour des faits de violences sexuelles sur mineurs. Un homme, notamment, possédait un casier judiciaire lourdement chargé, comportant plusieurs condamnations pour agressions sexuelles. Un autre aurait, selon les premiers éléments de l’enquête, proposé à d’autres membres du réseau de leur « présenter » sa propre fille de 10 ans dans un but sexuel. Ces informations doivent encore être confirmées et font actuellement l’objet de vérifications approfondies.

Une opération menée dans 42 départements

L’intervention s’est déroulée simultanément dans 42 départements. Les équipes de l’Ofmin ont été épaulées par une quarantaine de services de police judiciaire répartis sur tout le territoire. Cette mobilisation exceptionnelle a permis de procéder à une série d’interpellations coordonnées, dans des zones aussi bien urbaines que rurales. Le parquet de Paris centralise l’enquête, mais les suites judiciaires dépendent aussi de la compétence de chaque juridiction locale. Ainsi, les 42 parquets concernés sont actuellement en train de gérer les déferrements, les comparutions immédiates ou les prolongations de garde à vue.

Les motifs retenus contre les suspects vont de la simple détention d’images à la diffusion active de contenu pédopornographique, en passant par la consultation régulière de ce type de documents. Les enquêteurs cherchent désormais à déterminer lesquels parmi ces individus sont également passés à l’acte, c’est-à-dire ont eux-mêmes agressé des enfants. Dans certains cas, les éléments collectés lors des perquisitions – disques durs, téléphones, cartes mémoire – permettront peut-être d’identifier des victimes.

Telegram : un outil de prédilection pour les réseaux pédocriminels

Le point de départ de cette opération remonte à l’été 2024. Deux hommes avaient alors été arrêtés par l’Ofmin. Ils étaient accusés d’avoir violé de jeunes enfants et d’avoir filmé les agressions. Ces vidéos avaient ensuite été partagées sur Telegram. À partir de ces premières arrestations, les enquêteurs ont lancé une enquête souterraine. Pendant dix mois, une cellule spécialisée au sein de l’Ofmin – surnommée la « task force » – a infiltré plusieurs groupes Telegram, parfois fermés et accessibles uniquement sur recommandation. À l’aide de pseudonymes, les policiers sont parvenus à intégrer des discussions, à repérer des comportements suspects, et à collecter des milliers de messages, photos et vidéos.

Selon le commissaire Quentin Bevan, chef du pôle opérationnel de l’Ofmin, Telegram demeure l’un des espaces numériques les plus utilisés par les pédocriminels. Malgré quelques signes de coopération apparente de la part de la plateforme, en particulier après l’interpellation en août 2024 à Paris de Pavel Durov – fondateur et dirigeant de Telegram –, les responsables de l’enquête jugent la réponse de l’entreprise très insuffisante. Telegram, selon eux, n’aurait toujours pas mis en place des mécanismes efficaces permettant d’empêcher la diffusion massive de contenus pédopornographiques. À ce jour, la plateforme ne respecterait que partiellement les obligations légales qui s’imposent à elle.

Ce type d’enquête nécessite des compétences techniques très poussées. Les criminels impliqués prennent souvent soin d’utiliser des pseudonymes, des identifiants éphémères et des systèmes de cryptage. Pour les services de police, l’identification des utilisateurs réels derrière les comptes Telegram constitue un défi majeur. Dans cette affaire, les enquêteurs ont dû recourir à des techniques d’infiltration numérique, de traçage IP, de recoupement d’horodatages, ainsi qu’à l’analyse des métadonnées pour établir des connexions entre les suspects.

Chaque arrestation a été précédée d’un travail d’identification minutieux, mené en étroite collaboration avec les services judiciaires locaux. Dans plusieurs cas, les perquisitions ont permis de découvrir des fichiers non encore connus de la base de données européenne des contenus pédopornographiques, ce qui laisse penser que certaines victimes n’ont pas encore été identifiées.

Une procédure judiciaire en cours

À l’heure actuelle, la justice doit encore statuer sur le sort des personnes arrêtées. Certaines ont été déférées devant le juge d’instruction dès le jeudi matin. D’autres pourraient faire l’objet d’une mise en examen pour détention, diffusion et consultation d’images pédopornographiques. En fonction des découvertes à venir, des chefs d’inculpation plus graves – notamment viol sur mineur ou corruption de mineur – pourraient s’ajouter.

Pavel Durov Quentin Bevan réseau criminel Telegram
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