Le Respect Animal s’inscrit maintenant dans les programmes des petits en France. À compter de la rentrée scolaire 2024, un changement significatif s’installe dans les salles de classe françaises avec l’introduction du respect animal au sein du programme d’enseignement moral et civique (EMC). Cette initiative vise à sensibiliser les élèves dès le CP à la notion de respect envers les animaux, un aspect crucial de la compétence “Les règles collectives et l’autonomie”.
Le respect animal grandit avec la France
Le droit animal en France a connu des avancées avant l’intégration du respect animal au socle éducatif des CP, ce qui refléte une prise de conscience accrue de la société envers la condition animale et les besoins de protection et de bien-être des animaux.
En 1976, la loi sur la protection de la nature a marqué une première étape en établissant que les animaux sont des êtres sensibles et en réglementant leur traitement dans les élevages, les laboratoires et les abattoirs. C’est toutefois la loi n°2015-177 du 16 février 2015 qui a représenté un tournant décisif en modifiant le Code civil pour reconnaître les animaux comme des “êtres vivants doués de sensibilité” et non plus comme des “biens meubles”. Cette reconnaissance juridique a renforcé les mesures de protection contre la maltraitance et a amélioré les conditions de vie des animaux domestiques et sauvages.
En termes de réglementation spécifique, la loi n°2021-1539 du 30 novembre 2021, connue sous le nom de loi contre la maltraitance animale, a introduit des mesures drastiques pour lutter contre la maltraitance et l’abandon. Cette loi prévoit notamment des peines plus sévères pour les actes de cruauté envers les animaux, avec des peines pouvant aller jusqu’à cinq ans de prison et 75 000 euros d’amende.
Elle impose également une interdiction progressive des animaux sauvages dans les cirques d’ici 2028 et met en place des restrictions sur la vente d’animaux en ligne afin de lutter contre les trafics illégaux. En outre, cette législation a conduit à la création d’un fonds national pour la stérilisation des chats errants et à la mise en place de programmes de sensibilisation à la protection animale dans les écoles.
Une étude menée en 2020 par la Fondation 30 Millions d’Amis révèle que 87% des Français considèrent la cause animale comme importante, ce qui prouve que le pays soutient ces réformes législatives. Il y a aussi la loi Egalim, promulguée en 2018, qui vise à améliorer le bien-être animal dans les élevages en interdisant les pratiques douloureuses telles que la castration à vif des porcelets d’ici 2022 et en incitant à des méthodes d’élevage plus respectueuses des animaux.
La France s’est vraiment alignée sur les normes européennes en matière de bien-être animal, notamment en adoptant des règlements stricts sur le transport des animaux vivants et en soutenant les initiatives visant à réduire l’expérimentation animale.
Le respect animal et nos CP – Que faut-il savoir de ce nouveau programme?
La Fondation Droit Animal (LFDA) s’est exprimée avec enthousiasme suite à l’évolution du programme d’éducation civique et morale, qui introduit maintenant le respect animal, pour éduquer les jeunes générations à reconnaître et à respecter le vivant, des animaux de compagnie aux espèces sauvages.
LFDA, bien que saluant cette avancée, exprime également des réserves quant à la portée limitée du module, qui ne couvre que les animaux de compagnie. Selon l’association, cette approche pourrait perpétuer une vision utilitariste des animaux, les considérant principalement dans leur relation avec les humains, ou les réduisant à de simples éléments de la biodiversité. Cette restriction ne permettrait pas une compréhension complète des relations humain-animal basées sur des principes éthiques et scientifiques approfondis.
L’initiative répond à une demande croissante de sensibilisation, comme le montre une étude récente menée par la chaire bien-être animal de VetAgro Sup. Cette étude révèle que beaucoup d’enfants, bien qu’étant souvent proches des animaux de compagnie, restent mal informés sur les animaux d’élevage. Elle souligne également une déconnexion entre la perception du bien-être animal et la réalité vécue par les animaux d’élevage, comme en témoigne la différence marquée dans la perception du bonheur entre les chiens et les vaches.
Dans le cadre de la compétence “Les règles collectives et l’autonomie”, les enseignants seront chargés de familiariser les élèves avec la distinction entre propriété personnelle et collective, tout en leur inculquant le respect dû à l’environnement et au vivant. Cela inclut l’enseignement des responsabilités envers les biens communs, des espaces familiers aux habitats plus lointains, mettant en lumière les liens essentiels entre le respect des animaux et les compétences sociales et prosociales.
LFDA espère que cette introduction initiale servira de base pour élargir les perspectives des élèves sur l’individualité des animaux, indépendamment de leur relation avec les humains.