Afin de vivre les JO pour la 7e fois de sa vie, Vivianne Robinson (de son vrai nom), 66 ans, a payé le prix fort pour obtenir pas moins de 38 tickets et assister aux différentes competitions à Paris. Pas moins de 12 heures après la cérémonie de clôture, elle nous partage son histoire, la genèse de sa passion, et enfin son astuce pour financer son épopée olympique.
Un look atypique et hors du commun qui célèbre l’esprit des JO
S’il y a bien une personne qui a presque volé la vedette à la mascotte Phryge ou encore à la célèbre vasque de Mathieu Lehanneur, c’est bien elle : Olympic Super Fan. Depuis le début des JO, Vivianne Robinson arpente les rues de Paris et les sites de compétition avec un look bien à elle, atypique et hors du commun qui célèbre l’esprit des JO – un t-shirt officiel accompagné d’un pantalon blanc et d’un gilet sans manche, avec un grand chapeau haut de forme – qu’elle a customisé avec des porte-clefs de la Tour Eiffel ou encore des pin’s Paris 2024, sans oublier les célèbres anneaux olympiques. Une tradition qu’elle adapte en fonction de la ville organisatirice des JO où elle se rend.
« Vivianne, c’est une icône »
Adultes et enfants n’hésitent pas à l’arrêter pour échanger avec elle, prendre un selfie, voire même troquer des pin’s. « Ceux des athlètes sont difficiles à avoir, pour moi c’est une manière d’entrer en relation avec les gens», dit-elle, avant de se faire interpeler à nouveau pour un selfie par une fan française, Elodie Dacosta, 32 ans, professionnelle dans le marketing digital « Vivianne, c’est une icone et elle est connue pour avoir participé aux JO depuis 1984 » dit-elle.
Los Angeles 1984
Tout commence dans la ville natale de Vivianne, à Los Angeles, qui accueille les JO en 1984. Sa mère qui travaille comme volontaire l’emmène voir une compétition d’athlétisme, « Avec mon père, ils avaient réussi à avoir des places ».
Très vite, Vivianne se laisse emporter par les performances des athlètes, l’engouement de la foule et l’atmosphère olympique. Pour elle, « c’est une passion qui a commencé il y a 40 ans ».
Employée dans un supermarché en journée où elle aide les clients à ranger leurs courses, et créatrice de bijoux sur une plage à Venice Beach, le soir. Vivianne confectionne des colliers sur lesquels elle grave le prénom des clients sur un grain de riz.
Une activité manuelle qui lui apporte un complément de salaire et qui surtout lui à permis d’assister à un match de basket lors des JO de 96 à Atlanta. « Je faisais des colliers avec le prénom des atlhlètes et un jour l’un d’eux m’a offert une place, c’était l’époque où l’on pouvait encore circuler librement dans le village Olympique », dit-elle, avant de confier avoir échappé de peu à un attentat à la bombe cette année-là.
Paris 2024, c’ést comme dans un rêve
Après Sydney en 2000, Athènes en 2004, Londres en 2012, Vivianne commence à cumuler les places de compétitions à partir des jeux de Rio en 2016, où elle achète 36 tickets pour profiter un maximum. Pour Paris 2024, elle a dépassé son propre reccord avec 38 places à grand prix. « Si on compte les billets, l’avion, le transport dans Paris, et le logement, j’en ai eu pour 10 000 dollars. J’ai utilisé toutes mes quatre cartes de crédits et je dois rembourser maintenant ».
Un choix qu’elle ne regrette absolument pas. Pour elle « Assister à un match de beach volley avec vue sur la Tour Eiffel, une compétition d’escrime au Grand Palais, voir de tels évènements dans de tels lieux, c’est comme dans un rêve ».
Un peu déçue par le manque de visibilté de la cérémonie d’ouverture à 1600 euros la place, et certaines longueurs de la cérémonie de cloture, Olympic Super Fan avoue toutefois avoir apprécié l’organisation des JO de Paris et trouve la ville beaucoup plus chaleureuse qu’il y a 20 ans lors de sa première venue. « J’ai l’impression que les gens parlent plus anglais et sont plus chaleureux, c’est peut-être l’effet JO ». Avant d’ajouter, non sans humour, « Par contre, il faut être sportif pour faire les JO à Paris, avec toutes les marches d’escaliers à monter et descendre, j’ai du perdre une dizaine de kg ».
Alors qu’elle s’apprête à rentrer à Los Angeles, Vivianne a déjà les yeux rivés vers les prochains JO qui auront lieu dans sa ville natale en 2028, comme pour boucler la boucle. « C’est la ville du spectacle, la barre est haute, j’espère qu’il y aura plus de performances pendant les cérémonies qu’à Paris », dit-elle.
Mais avant cela, Vivianne envisage d’abord de rembourser tranquillement ses crédits avant d’écrire un autre chapitre de son épopée olympique.