Dans un changement de politique significatif, le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a déclaré tard le 11 février que les enfants d’immigrants nés à Mayotte, le territoire français d’outre-mer niché entre Madagascar et le continent africain, ne se verront plus accorder automatiquement la citoyenneté française. M. Darmanin, s’adressant aux journalistes à son arrivée sur l’île, a annoncé l’abolition de la citoyenneté de naissance, marquant un départ historique de la pratique française établie.
Située à proximité immédiate des îles Comores appauvries au large de la côte est-africaine, Mayotte, ancienne colonie française, est aux prises avec une agitation sociale croissante, de nombreux habitants attribuant les conditions de détérioration à l’immigration non documentée.
Défis et Agitation à Mayotte
Bien plus pauvre que la France métropolitaine, Mayotte est en proie à la violence des gangs et aux troubles sociaux depuis des décennies. Des exacerbations récentes de ces problèmes ont été constatées au milieu d’une pénurie d’eau grave. Depuis janvier, les habitants de l’île ont lancé des grèves et érigé des barrages routiers pour protester contre ce qu’ils perçoivent comme des normes de vie intolérables, paralysant efficacement les infrastructures locales essentielles.
Réforme et Contexte Politique
Le ministre de l’Intérieur, M. Darmanin, a révélé que la réforme, proposée par le président français Emmanuel Macron, nécessite une modification constitutionnelle. Cette évolution intervient peu de temps après que la plus haute cour de France a invalidé de larges portions d’une nouvelle loi sur l’immigration destinée à restreindre l’accès aux prestations sociales pour les étrangers et à limiter l’afflux de nouveaux arrivants dans le pays.
L’immigration reste un sujet controversé en France, les factions d’extrême droite anti-immigration exerçant une influence considérable. Néanmoins, M. Darmanin a affirmé que le changement de politique ne serait pas étendu à d’autres territoires de la République.