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Papillons : quand des boîtes à lettres sauvent des vies

David DessaignePar David Dessaignemardi, 06 maiMise à jour:mardi, 06 maiAucun commentaire5 Min Temps de lecture
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Laurent Boyet est le Président et fondateur de l'association Les Papillons. ©Radio France -Estelle Kammerer
Laurent Boyet est le Président et fondateur de l'association Les Papillons. ©Radio France -Estelle Kammerer
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Il y a des moments que nous voulons oublier et d’autres qui ressurgissent. Tous les enfants ne sont pas égaux.

Recueillir une parole, c’est délicat. Exprimer et dire, c’est déjà difficile lorsque nous sommes adultes, alors enfant, c’est encore plus compliqué.

Libérer sa parole est parfois un acte de courage, d’autant plus lorsque c’est le silence qui nous brise. Combien sommes-nous justement brisés, fracassés par nos enfances dans lesquelles nous nous sommes tus, prisonniers de ce que d’autres nous infligeaient.

Aujourd’hui, une initiative de Laurent Boyet, fondateur de l’association Papillons, de mettre des boîtes aux lettres dans les écoles pour permettre à des enfants et adolescents de pouvoir franchir le pas de libérer leur parole par l’écrit. 

Pouvez-vous expliquer le concept derrière le projet de “boîte aux lettres” et comment est-il né ? Quels problèmes spécifiques cherchez-vous à résoudre avec cette initiative ?

Laurent Boyet : “L’association Les Papillons est une association nationale de protection de l’enfance qui entend lutter contre les maltraitances infantiles, notamment en déployant des boîtes aux lettres Papillons dans les écoles, les clubs de sport, pour permettre aux enfants de libérer leur parole de toutes les violences dont ils sont victimes.

La création de l’association, la réflexion autour des boîtes aux lettres Papillons est le fruit de mon histoire. J’ai été victime de viols dans mon enfance par mon frère, de 10 ans mon aîné, de mes 6 ans à mes 9 ans/ Lorsque j’étais victime, j’étais dans l’incapacité de dire ce que mon frère me faisait. Mais je l’écrivais dans une sorte de journal intime.

Et, lorsque j’ai libéré ma parole, trente ans plus tard, je me suis promis que les enfants victimes d’aujourd’hui ne traverseraient pas les mêmes déserts que moi, induits par toutes ces années de silence : désert de solitude, de honte et de culpabilité.

Le papillon, c’est tout un symbole. Quand on est victime, on est prisonnier de notre silence comme dans une chrysalide, alors que tout ce qu’on veut, c’est prendre notre envol, libérer nos paroles et devenir des papillons. Les enfants les plus jeunes qui sont victimes n’ont pas de téléphone portable. Ils ne peuvent pas faire le 119.

L’écrit était le maillon manquant dans toute la chaîne de libération de la parole. “Si tu ne peux pas le dire, écris-le. C’est le slogan écrit sur nos affiches qui entourent les boîtes aux lettres. Plus vite on parle et plus vite on peut être accompagné.“

Comment fonctionne le système de boîte aux lettres ? Pourriez-vous nous décrire le processus?

“Nous signons des conventions avec les municipalités car les écoles primaires où sont principalement installées nos boîtes aux lettres Papillons appartiennent aux municipalités. Nous sensibilisons les enfants à notre dispositif et, de façon plus large, aux différentes formes de maltraitances, pendant le temps périscolaire qui appartient aussi aux municipalités.

Au terme d’un processus très rigoureux, les mairies désignent des personnes référentes qui vont être le lien entre la structure qui accueille la boîte aux lettres et l’association. Elles désignent des personnes ressources qui vont sensibiliser les enfants à notre dispositif et que nous formons à savoir assurer cette sensibilisation, mais aussi à la détection des signaux de maltraitances et au recueil de la parole.

Enfin, les mairies désignent les personnes de confiance qui, au moins deux fois par semaine, vont aller récupérer les mots dans la boîte aux lettres Papillons. Ces personnes sont la plupart du temps des policiers municipaux, des agents municipaux. 

Ces courriers sont scannés ou pris en photo et envoyés via une adresse mail sécurisée à notre pôle psychologique composé de nos psychologues, salariées de l’association, qui analysent et traitent tous les mots déposés chaque jour dans nos boîtes aux lettres.

Ce sont elles qui, selon la gravité et/ou l’urgence, font des informations préoccupantes aux CRIP, des signalements aux procureurs. Elles renvoient un mail de préconisation à la personne référente auprès de la structure pour un accompagnement local, notamment pour les problématiques liées au harcèlement en milieu scolaire…“

Quels retours ou résultats avez-vous observés dans les écoles où les boîtes aux lettres ont été mises en place ? Pouvez-vous partager des histoires de réussite ou des défis que vous avez rencontrés ?

” Pour la réussite de notre dispositif, je vous renvoie à l’histoire de Lily, dont toute la presse a parlé lors du jugement de son grand-père en septembre dernier, à l’issue duquel il a été condamné à 12 ans de réclusion pour viols et agressions sexuelles. Ce procès a eu lieu grâce à un mot déposé par Lily deux ans plus tôt dans la boîte aux lettres déployée dans son école de l’Ain (en cherchant sur Google vous trouverez de très très nombreux articles et interviews, même de Lily)“

Comment garantissez-vous la confidentialité et la sécurité des élèves qui utilisent ces boîtes aux lettres pour signaler des problèmes ?

” D’un côté de la chaîne, les mots sont récupérés par des policiers municipaux. De l’autre, ils sont traités par des psychologues, professionnels de santé.

49 595 exactement, c’est le nombre d’enfants qui ont eu la possibilité de déposer un mot dans l’une des 277 boîtes aux lettres Papillons® déployées au Cours de l’année scolaire 2023/2024.

C’est 93,5 % d’enfants en plus que l’année précédente pour un nombre de boîtes aux lettres Papillons® qui a augmenté de 89%. En moyenne, 1 boîte aux lettres permet d’atteindre 179 enfants.“

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