Dans un tournant surprenant lors de la conférence climatique de l’ONU à Dubai, OPEC+ a émis des déclarations qui ont suscité l’indignation et l’inquiétude parmi les délégués. La ministre française de l’Industrie, Agnès Pannier-Runacher, a exprimé son choc et sa colère, déclarant : “Je suis stupéfaite par ces déclarations d’OPEC+. Et je suis en colère.” Elle a souligné que la position d’OPEC+ menace les pays les plus vulnérables et les populations les plus pauvres, principales victimes de la situation environnementale actuelle.
Pannier-Runacher a appelé la présidence de la COP à ne pas être influencée par ces déclarations et a plaidé en faveur d’un accord qui stipule clairement l’élimination progressive des combustibles fossiles. La démarche sans précédent du Secrétaire général de l’OPEC, Haitham Al Ghais, d’envoyer une lettre aux membres du groupe et à ses alliés, s’opposant à l’inclusion d’une élimination des combustibles fossiles dans l’accord du sommet, a suscité des critiques de la part d’activistes et de la Coalition des Ambitions Élevées.
“Première intervention de l’OPEP aux pourparlers climatiques de l’ONU”
La lettre du secrétariat de l’OPEC marque la première fois que l’organisation intervient dans les pourparlers climatiques de l’ONU avec une telle déclaration. L’analyste Alden Meyer du groupe de réflexion E3G a noté que cette intervention indique une certaine panique au sein de l’OPEC. La ministre espagnole de la Transition écologique, Teresa Ribera, a condamné cette démarche comme “dégoûtante”, soulignant la gravité de la situation au sommet.
La tension survient alors que les négociateurs à Dubai ont publié un projet d’accord incluant des appels à l’élimination des combustibles fossiles. Les membres et alliés d’OPEC+ sont invités à rejeter toute mention des combustibles fossiles dans l’accord final du sommet, la lettre avertissant d’une “pression indue et disproportionnée contre les combustibles fossiles”.
“Défis diplomatiques et divergences au sommet climatique de l’ONU”
Bien que des pays comme l’Inde et la Chine n’aient pas explicitement approuvé une élimination des combustibles fossiles à la COP28, ils ont soutenu un appel populaire à renforcer les énergies renouvelables. L’envoyé climatique de la Chine, Xie Zhenhue, a décrit le sommet climatique de cette année comme le plus difficile de ses 16 ans de carrière, citant de nombreuses questions non résolues. Le ministre de l’Environnement de l’Inde, Bhupender Yadav, a souligné la nécessité d’une “équité et justice” dans tout accord climatique, affirmant que les pays riches devraient prendre la tête de l’action climatique mondiale.
Des griefs diplomatiques ont compliqué davantage le sommet, un représentant russe explorant la possibilité d’utiliser une partie des 300 milliards de dollars de réserves d’or gelées pour un fonds de dommages climatiques pour les pays en développement. Pendant ce temps, la Chine s’est plainte de ce qu’elle considère comme des discussions inacceptables sur la participation de Taiwan aux pourparlers. Un représentant palestinien a dénoncé la guerre d’Israël à Gaza, affirmant que le conflit rendait difficile de se concentrer sur les efforts contre le changement climatique.