Dans un verdict choquant, six adolescents ont été reconnus coupables en lien avec la décapitation brutale de l’enseignant Samuel Paty en France en 2020. Cet enseignant en histoire et géographie de 47 ans a été tué devant son école près de Paris après avoir montré des caricatures du prophète Muhammad issues du magazine satirique Charlie Hebdo lors d’un cours sur la liberté d’expression.
La leçon de Paty sur la liberté d’expression est devenue un point de friction lorsque la nouvelle s’est répandue sur les réseaux sociaux. Il a ensuite été poignardé à mort et décapité par Abdoullakh Anzorov, un islamiste radicalisé de 18 ans d’origine tchétchène. Anzorov, arrivé en France enfant, a été abattu sur les lieux.
Le procès des six co-conspirateurs, tous adolescents, s’est déroulé à huis clos en raison de leur jeune âge. Parmi eux figurait une fille de 13 ans condamnée pour diffamation et fausses accusations sur ce qui s’était passé en classe. Bien qu’elle n’ait pas assisté au cours ce jour-là, ses allégations ont suscité la colère du public après qu’une vidéo enragée de son père ait été publiée sur les réseaux sociaux.
Cinq garçons, âgés de 14 à 15 ans au moment du meurtre, ont été reconnus coupables d’avoir repéré Paty et aidé son agresseur à l’identifier. Bien que tous les adolescents aient reconnu leur culpabilité, ils ont affirmé ne pas avoir anticipé la mort violente de Paty.
Le verdict a entraîné des peines variées. Un adolescent a écopé d’une peine de six mois de prison, à purger en résidence surveillée avec un bracelet électronique. Les autres adolescents ont reçu des peines suspendues allant de deux à trois ans, avec l’obligation de rester à l’école ou au travail.
L’avocat de la fille, Mbeko Tebula, a exprimé ses regrets, déclarant qu’elle “ne se pardonne pas cette mensonge” et n’avait jamais imaginé “l’horreur” qui s’ensuivrait. Il a ajouté qu’elle tenterait de reconstruire sa vie mais porterait une “culpabilité permanente”.
Dylan Slama, avocat représentant l’un des accusés, a expliqué que les actions de son client étaient motivées par l’immaturité, la stupidité et la pression des pairs. L’avocat a ajouté que l’adolescent, qui avait 15 ans à l’époque, n’avait pas beaucoup réfléchi au concept de la laïcité mais le soutient désormais fermement.
Virginie Le Roy, avocate représentant la famille Paty, a exprimé sa déception quant au verdict, déclarant que les peines envoient “un mauvais signal à la famille de Samuel, un mauvais signal aux étudiants et un mauvais signal aux enseignants”.