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Santé mentale étudiante : « Le Québec transforme l’écosystème dans son ensemble »

Alice ColmartPar Alice Colmartlundi, 23 juinMise à jour:lundi, 23 juinAucun commentaire4 Min Temps de lecture
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Benjamin Gallais nous parle de la santé mentale québecoise
Benjamin Gallais nous parle de la santé mentale québecoise
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Alors que la France déploie des dispositifs comme « Mon soutien psy » pour faciliter l’accès aux soins psychologiques, le Québec a engagé une transformation structurelle plus large. Entretien avec Benjamin Gallais, professeur à l’UQAC (Université du Québec à Chicoutimi) et codirecteur de l’Observatoire de la santé mentale étudiante, qui revient sur l’évolution de la détresse étudiante et les réponses mises en place. 

Selon Benjamin Gallais, la détresse mentale chez les étudiants, est-ce vraiment nouveau au Québec ?

Non, comme en France d’ailleurs. En fait, ça fait déjà 10 ou 15 ans qu’on voit des signaux. Peu d’études existaient avant, mais la détresse était déjà là.

La pandémie COVID a été un pic, mais elle a surtout pointé du doigt quelque chose qui était déjà en croissance. Pendant le COVID, nos études montraient que plus de la moitié des jeunes présentaient des symptômes de détresse.

Entre 55 et 60 % avaient des troubles anxieux ou dépressifs potentiels.

Pourquoi cette fragilité continue-t-elle au Québec après la pandémie selon Benjamin Gallais?

Parce que la problématique n’est pas juste le COVID. C’est un traumatisme collectif. On a coupé le contact social à un âge de développement mental important. Depuis, il y a aussi le coût de la vie qui augmente, les étudiants doivent travailler plus, ils sont stressés, mangent parfois mal du fait de cette augmentation des prix.

Et puis le climat global : guerre, politique, environnement. Ce sont des facteurs mondiaux qui se combinent à la pression académique. Ici, au Québec, il y a d’ailleurs une compétition pour entrer à l’université dans certains programmes très sélectifs.

Comment Benjamin Gallais voit le dispositif français « Mon soutien psy » et en quoi est-ce différent au Québec ?

C’est intéressant, parce que ça vient soutenir l’accès individuel aux soins, avec une forme de quasi-gratuité pour les étudiants. Mais ce que je constate au Québec, c’est qu’une autre voie, plus écosystémique a été choisie.

L’argent débloqué par le Ministère à travers le PASME (Plan d’action en santé mentale) va directement aux établissements. Ils peuvent embaucher, développer des services, faire de la prévention, de la sensibilisation. C’est un changement de fond dans l’environnement d’apprentissage.

Concrètement, que permet cette approche au Québec selon Benjamin Gallais ?

Chaque établissement a reçu des moyens en fonction de sa taille. Ils ont pu renforcer leurs équipes psychosociales : psychologues, travailleurs sociaux, personnel de soutien. On voit apparaître des chartes en santé mentale, des cadres de référence, des formations pour les professeurs… L’idée, c’est de travailler sur le climat, pas juste d’attendre que l’étudiant aille mal pour l’aider.

Benjamin Gallais peut-il nous préciser si les intervenants sont dans les établissements au Québec ?

Oui, depuis longtemps. Mais le PASME a permis d’augmenter la manne. On a des équipes internes qui évaluent les demandes des étudiants. Ils peuvent être suivis sur place ou orientés à l’extérieur si besoin. Par contre, ce n’est pas gratuit en dehors, sauf si l’étudiant a une assurance. C’est là que la France a une avance avec les 8 à 12 séances prises en charge. Mais l’approche ici est plus globale.

Est-ce qu’on parle plus facilement de santé mentale aujourd’hui, au Québec, selon Benjamin Gallais?

Oui, c’est un des effets positifs de la pandémie. Avant, les gens avaient peur d’être stigmatisés. Maintenant, ils partagent leurs expériences, ils en parlent. La demande a explosé. Et ça, c’est une bonne chose. On voit aussi que le soutien par les pairs fonctionne bien. Des étudiants formés, qui ont eux-mêmes vécu des difficultés, accompagnent les autres, font de la sensibilisation, de l’éducation. C’est très utile, surtout pour les étudiants internationaux.

Mais est-ce que toutes ces démarches mises en place au Québec suffisent selon Benjamin Gallais ?

Pas encore. Un étudiant peut être aidé temporairement, mais s’il a besoin d’un suivi régulier, il faut qu’il soit réorienté vers des services spécialisés. C’est une des limites du modèle. Mais c’est aussi pour ça qu’on parle de transformation culturelle. Ce n’est pas juste une mesure d’urgence. C’est un changement de mentalité à moyen terme, qui vise à rendre l’écosystème plus sain et soutenant.

D’après Benjamin Gallais, que va-t-il se passer à la fin du PASM au Québec ?

C’est la fin de ce plan d’action, et une sous-équipe doit décider s’il faut le reconduire ou pas. Ce qu’on observe, c’est que l’accès aux services a augmenté, mais il y a encore des lacunes. Par exemple, certains ateliers ou infos n’ont pas été mis en place partout, donc l’effet est encore partiel.
Pour autant, ce qui est intéressant, c’est que ce n’est pas juste une aide ponctuelle.

Au Québec, on a utilisé les moyens pour transformer l’écosystème dans son ensemble. Maintenant, on cherche des solutions autres, on observe les effets de manière plus scientifique. Ça prend du temps. C’est un changement en profondeur, pas juste un effet immédiat.

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