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Henri VIII et l’anglicanisme : un catholicisme… protestant ? 

Carole YapPar Carole Yapsamedi, 03 maiMise à jour:samedi, 03 maiAucun commentaire6 Min Temps de lecture
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La religion anglicane permet même aux femmes d'être ordonnées.
La religion anglicane permet même aux femmes d'être ordonnées.
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Ce qu’il faut savoir sur Henri VIII, c’est qu’il n’est pas homme à se laisser faire. L’Église catholique romaine n’est pas d’accord avec son mode de vie et ses amours ? Il se déclare pape en son royaume et chef suprême de l’Église d’Angleterre.

Ce roi marque, en son siècle, l’Europe entière de son caractère… bien trempé ! Son héritage reste encore fermement défendu par les britanniques anglicans, qu’ils soient au Royaume-Uni ou en diaspora, notamment en diaspora française.

Des Anglicans à Paris

À dix minutes des Champs-Élysées, dans une rue discrète, on peine à reconnaître l’église anglicane de la rue d’Auguste Vacquerie. Elle ouvre chaque jour entre 17h45 et 19h.

Les gestes, les objets, le déroulé de la célébration sont identiques à ceux des célébrations catholiques. On y observe la communion, la prière de contrition ou encore l’échange de la paix du Christ pendant la Messe. Le Père Jeffrey, qui exécute son service à l’église Saint-Georges, nous confirme:

« L’Église anglicane a gardé beaucoup de choses de l’Église catholique : nous avons gardé les évêques, […] les archevêques, […] la Messe. […] La chose à comprendre à propos de l’Anglicanisme c’est que [cette religion] inclut tout […] : c’est la forme la plus inclusive de christianisme. […] [Mais] l’enseignement n’est pas exactement le même [que chez les catholiques] : nous sommes plus libéraux ! »

En effet, le Père « espère que le nouveau pape sera progressif. […] François était bon mais il n’y a pas eu de grands changements […] Nous avons besoin que les femmes soient prêtres. À la fin, nous devons avoir une papesse. »

Si les Anglicans n’ont pas de pape, les monarques anglais héritent génétiquement du gouvernement de l’Église anglicane, ayant reçu cet héritage d’Henri VIII, fondateur de cette dernière. Historiquement, l’anglicanisme s’est construit dans un syncrétisme assumé entre catholicisme et protestantisme.

« Le roi est la tête de l’Église en termes de gouvernement », précise le Père Jeffrey, « la tête spirituelle est l’archevêque de Canterbury […] [mais] c’est une église vraiment démocratique. »

Les Anglicans restent concernés et attentifs à la situation des autres cultes chrétiens. Concernant la récente mort du pape, le Père Jeffrey affirme que « il nous arrive de prier pour l’unité chrétienne […] Nous nous sommes [même] rencontrés tous ensemble pour un grand service […] c’était vraiment inspirant de faire ça. »

« [Quant aux autres religions], nous essayons de garder de bonnes relations avec elles. […] Nous ne prétendons pas que nous sommes les mêmes […] mais nous restons amicaux. »

L’Anglicanisme peut prendre des formes radicalement distinctes en fonction des églises. Certaines ayant des influences protestantes et d’autres plus catholiques. Le Père Jeffrey ajoute également que « même ici, à Paris, vous avez deux églises anglicanes, qui sont vraiment différentes. […] Vous ne devenez pas un anglican, vous choisissez quel type d’anglican vous êtes ! »


L’Angleterre avant la conversion religieuse
 

À la veille de la naissance de l’Anglicanisme, au XVIe siècle, l’Europe du Nord et de l’Ouest fait face à une montée des désaccords religieux. Le moine et théologien allemand Martin Luther dénonce les abus et les actions intéressées de l’Église catholique pour révéler l’hypocrisie qu’il voit dans sa domination.

Les indulgences sont un vrai scandale à ses yeux : l’Église, au travers de ses représentants, fait payer une pseudo-paix des âmes du purgatoire en échange de sommes d’argent des fidèles. Quelle est donc cette Église, se désole la future figure emblématique du protestantisme luthérien, qui accumule des biens matériels et des richesses tout en encourageant une vie de pauvreté et de dépouillement ?

Cette vague de désir révolté d’un retour au christianisme primitif et contre la toute-puissance politique du pape se répand dans toute cette partie de l’Europe et influence bien entendu les décisions des souverains.

L’Angleterre, encore catholique, n’échappe pas à ces changements. Les ambitions séparatistes d’Henri VIII, pourtant profondément catholique, le mènent progressivement à créer une rupture majeure et historique dans l’histoire du christianisme « pour des raisons politiques » précise le Père Jeffrey : l’anglicanisme.

« Progressivement, les prières sont passées du latin à l’anglais. […] [Ce qui] était intéressant pour Henri, [c’était] l’idée qu’il pouvait y avoir un christianisme séparé de l’Église [catholique] ».

Henri VIII, fondateur de l’anglicanisme, un roi fantasque ?  

« Cela a commencé avec Henri VIII », nous informe le Père Jeffrey. 

Le monarque de la lignée des Tudor (1491-1547) s’assoit sur le trône après que son frère aîné ne meure prématurément. Pour une alliance politique avec l’Espagne et par souci de renforcer la couronne d’Angleterre, Henri VII encourage son fils à marier la veuve de son propre frère décédé : Catherine d’Aragon.  Ce mariage au sein d’une même famille attire déjà l’œil sévère de l’Église.

Dès son arrivée au pouvoir, Henri VIII établit un règne opposé à celui de son père Henri VII, notamment en libérant certains prisonniers politiques. Il en fait arrêter d’autres, qu’il considère corrompus tels que Richard Empson et Edmund Dudley.  
Ce qui fait la réputation sulfureuse du roi qui inspira le conte glaçant de Barbe-Bleu réside d’abord et avant tout dans les cinq histoires funestes de ses six mariages, sans compter les innombrables maîtresses. 

Il divorce de Catherine d’Aragon, il fait décapiter Anne Boleyn, Jeanne Seymour meurt en couche, il divorce d’Anne de Clèves, il décapite Catherine Howard.  

Il épouse enfin Catherine Parr deux fois mariée et deux fois veuve en 1543, chez qui il trouve beaucoup de tendresse pendant ses vieux jours. Très pieuse et attentive, elle l’aide à se réconcilier avec ses filles Marie et Elizabeth qui n’ont que mépris pour lui. 

Catherine permet aussi que les jeunes filles, bientôt jeunes femmes, soient rétablies dans l’ordre de succession. Elle ne meurt pas dans ce mariage, et le roi la laisse se remarier.   

Réputé pour ne gouverner que pour se rendre gloire et pour profiter de tous les plaisirs de la cour, il exécute ses conseillers les uns après les autres dans les dernières années de son règne.

L’Anglicanisme s’est étendu à une échelle internationale, loin de cette mémoire sulfureuse du roi, et est devenu plus libérale de siècles en siècles. 

Le Père Jeffrey rappelle avec bienveillance que «  l’Anglicanisme n’est pas vraiment britannique, je veux dire plus maintenant. […] Il y a bien plus d’Anglicans en Afrique qu’en Angleterre. Bien plus ! […] C’est très international. […] [D’ailleurs], en Afrique, [l’Anglicanisme] est plutôt très conservateur : ils n’acceptent pas les gays, les femmes dirigeant dans l’Église… […] La plus grande église est au Nigéria. […] L’Afrique du Sud est différente, très libérale. […] Aux États-Unis […], en Écosse, ils marient [les couples gays]. […] Ici, nous [les] bénissons. »

anglicanisme Anne Boleyn Catherine d’Aragon Henri VIII Tudor
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