Le premier secrétaire du Parti socialiste hausse le ton. Invité dimanche sur LCI, Olivier Faure a déclaré que la fin de la semaine prochaine serait décisive : “Nous saurons si nous allons à la dissolution ou pas.”
En ligne de mire, la fameuse taxe Zucman, impôt minimum sur les grandes fortunes, dont le rejet serait selon lui un “casus belli” politique.
Le test de la taxe Zucman
L’Assemblée nationale a entamé l’examen du budget 2026, et pour Olivier Faure, tout se jouera sur le volet recettes. Le député de Seine-et-Marne insiste : “La taxe Zucman est la meilleure façon d’éviter l’optimisation fiscale”.
Cette mesure prévoit un impôt minimum de 2 % sur les patrimoines dépassant 100 millions d’euros.
Si le gouvernement refuse cette idée, ou même une version adaptée, les socialistes pourraient déposer une motion de censure visant directement Sébastien Lecornu, le ministre des Armées devenu chef du gouvernement. “Nous attendons des concessions sur la justice fiscale. Si elles n’arrivent pas, tout peut aller très vite”, a-t-il averti.
Une motion de censure adoptée ferait tomber le gouvernement, ce qui ouvrirait la voie à une nouvelle dissolution de l’Assemblée.
Une ligne rouge pour les socialistes comme Olivier Faure
Faure l’assure : son groupe ne compte pas reculer. “Si nous n’arrivons pas à faire adopter la taxe Zucman et que nous ne récupérons pas au moins 5 à 7 milliards d’euros sur les hauts patrimoines, il sera impossible d’épargner les classes populaires et la classe moyenne.”
Il estime les besoins budgétaires entre 15 et 20 milliards d’euros, nécessaires pour financer les mesures sociales sans alourdir la pression sur les ménages modestes.
Les socialistes ont d’ailleurs préparé un plan B : un impôt minimum de 3 % sur les fortunes à partir de 10 millions d’euros, excluant les entreprises familiales et innovantes.
Mais si même cette proposition échoue, Faure le répète : “Ce sera un casus belli.”
“Les Français trancheront”
Le patron du PS se dit prêt à retourner devant les électeurs.
“Si les macronistes et les Républicains ne comprennent pas que ces efforts sont indispensables, les Français trancheront. Nous irons leur expliquer qu’ils ont préféré protéger quelques milliardaires plutôt que d’aider le pays à avancer.”
Pour lui, une dissolution en novembre serait alors probable. “Si nous y allons, les élections législatives auront lieu d’ici un mois”, a-t-il précisé.
Faure, confiant, semble convaincu que la gauche sortirait renforcée d’un tel scrutin.
Un débat reporté, mais explosif
Le gouvernement, de son côté, joue la montre. Amélie de Montchalin, ministre des Comptes publics, a annoncé que certains articles du budget seraient examinés en priorité dès lundi, repoussant ainsi le débat sur la taxe Zucman.
Une manœuvre qui pourrait agacer encore davantage le camp socialiste, déjà prêt à en découdre.
Dans les couloirs de l’Assemblée, beaucoup y voient une semaine sous haute tension : entre calculs politiques, rapports de force et menaces à peine voilées, la majorité marche sur un fil.


