Quitter son canapé, son chat et son Colombus du coin pour aller planter des arbres au Pérou, sauver des tortues au Costa Rica ou, comme le Dr. Alina Cota-Merlo, former des journalistes au Laos…
Le volontariat international, c’est un peu la nouvelle version du « je pars faire un tour du monde » sauf qu’au lieu de poster des selfies au Machu Picchu, vous passez vos journées à contribuer à un projet local qui vous tient à coeur.
C’est un idéal humanitaire, un tremplin professionnel et un gros choc culturel. Partir en mission à l’étranger, c’est prendre un risque parce qu’on ne sait pas à quoi s’attendre. Et parfois, on découvre qu’on a plus de talents cachés qu’on ne le pensait : bienvenue dans la vraie vie du volontariat international.
On se construit grâce au volontariat international
L’organisation France Volontaires recense qu’en 2022, 4 270 personnes ont réalisé une mission de volontariat international (VSI, VEC, SCI, JSI‑VVVSI), soit une hausse de +26 % sur un an.
Peut-être inspirés par le livre “Mange, prie, aime” ou peut-être choqués par les innombrables taxes, les Français sont de moins en moins réticents à quitter l’hexagone.
Ils sont en quête de sens et veulent échapper à une routine parfois monotone.
Pour la Dr. Alina Cota-Merlo, il s’agissait avant tout de faire quelque chose d’intéressant : « Je suis vétérinaire, diplômée de l’Ontario en 2023. J’ai toujours eu un grand intérêt pour la santé globale et j’avais déjà fait du bénévolat avec Vétérinaires Sans Frontières sur un projet de télémédecine au Ghana pendant le covid, mais j’ai toujours voulu faire un stage sur le terrain. Après avoir travaillé en pratique générale sur grands animaux, un stage au Laos était l’occasion parfaite pour moi. »
Donc certes, les dépenses liées au volontariat international peuvent être importantes puisque dans un cadre non subventionné, le volontaire peut payer entre 800 € et 3000 €, mais cela peut être un coup de pouce incroyable pour son avenir.
Vivre le Paradis sur Terre
En fait, pour certains, c’est en fait l’idée de pouvoir rester sur place pour moins cher qui les motive davantage. Le projet humanitaire reste un bonus important mais la priorité reste d’explorer un pays inconnu.
Cota-Merlo reconnaît que le tourisme lié au volontariat est un avantage attractif : « En tant que volontaire venue ici pour soutenir CARE, j’ai aussi pu profiter de la vie, visiter des sites touristiques et participer à des événements avec mes collègues. ».
En fait, si le volontariat attire autant, c’est qu’il permet de développer sa carrière tout en ayant moins de responsabilités et d’être capable de souffler et respirer un autre air. Le volontariat ne laisse aucun trou sur un CV mais l’échec devient moins important puisqu’il n’y a pas de profits à la clé.
Cela est très utile pour ceux qui souffrent d’un burnout.
Changer la vie des habitants
Pour Anousone Sengmanikham de CARE International Laos, les volontaires permettent vraiment de changer la donne dans des pays en développement. Nous sommes loin du cliché du volontaire narcissique qui le fait pour ses propres fins car en fin de compte, les habitants sont soutenus par les volontaires, peu importe leur motivation initiale :
«Il y avait 39 foyers dans mon village. Je ne connais pas exactement la population, mais si l’on compte quatre à cinq personnes par foyer, cela fait environ 150 à 250 personnes.
Plus que la construction elle-même, ce sont les volontaires qui ont aidé dans la planification et l’expertise technique pour approvisionner mon village. Il a fallu environ deux à trois ans, depuis la conception initiale jusqu’à ce que le système soit réellement fonctionnel.».
Les volontaires investis dans ces projets permettent de moderniser les endroits ruraux dans des pays comme le Laos natal d’Anousone, ce qui permet aussi aux gouvernements locaux de limiter leurs dépenses en infrastructures.
Les associations de Volontariat International, comme Teen Heal en Arizona, co-fondé par des lycéennes comme Anuka, reconnaissent que les volontaires sont des alliés précieux, surtout lorsqu’ils viennent de filières spécifiques, comme la médecine ou la psychologie : « Ils apportent une sensibilité culturelle qui serait très utile pour notre organisation. Nous allons tous pouvoir apprendre d’eux, et eux peuvent nous enseigner et nous aider à comprendre.»
Des problèmes lors d’un Volontariat International?
Bien évidemment, ce n’est pas forcément facile de s’accoutumer à de nouvelles normes, même lorsqu’un projet vise à aider la population locale.
La Dr. Alina Cota-Merlo a réfléchi à ce sujet puis déclaré que « L’une de mes plus grandes difficultés en tant que volontaire a été d’aborder les violences basées sur le genre pendant les formations. J’avais prévu une activité avec des études de cas, mais j’ai réalisé que, dans le contexte culturel laotien, la violence domestique est un sujet tabou, dont on ne parle pas publiquement. Cela m’a permis de réfléchir et d’adapter l’activité. ».
Pour d’autres, les problèmes d’adaptation sont plus simples : Les plats français leur manquent.


